Invocate The Butcher : Perigordian Death Metal
Le Death Metal, c’est un peu comme une sorte de monde merveilleux, mais à l’envers. On a beau penser avoir tout entendu, déniché les concepts les plus déjantés, il y a toujours un groupe pour venir nous rappeler que non. Laissez tomber vos fringues noires et vos ceintures à clous, enfilez plutôt vos salopettes et vos bottes en caoutchouc : on part explorer le Périgord profond avec Invocate the Butcher !
On donne le ton ! GROUIIIIK !
Périgord Gore
Invocate the Butcher est un groupe de Rural Death Metal, à la manière du représentant le plus connu du genre, Aggressive Agricultor (même si je trouve Invocate the Butcher bien plus bourrin). Nos pétrocoriens ont beau ne pas être le groupe le plus prolifique, ils nous gratifient pourtant de perles à chacune de leurs sorties. La première d’entre elles était « Carabina Bourrina », morceau fort inspiré issu de leur démo Péri…GORE, à l’époque où le groupe n’était encore que duo. A peine quelques secondes d’écoute suffisent pour comprendre le délire : dans le Périgord, on bouffe gras et la musique est au diapason. Le thème abordé dans la chanson traite de la chasse, activité comptant encore pas mal d’adeptes dans nos belles campagnes. Mais plutôt que de longs discours, voici venir l’œuvre et son clip décalé (en plus y a les paroles, je vous jure que ce serait dommage de les rater).
Le deuxième clip traite de la cueillette des champignons ! Un thème qui m’est particulièrement cher à moi, Périgordin du nord, puisque je ne peux évoquer les cèpes du Périgord vert sans trémolos dans la voix. Quand je pense que les Corréziens pensent que ce sont les leurs les meilleurs ! Ha ha ha ! J’en ris encore.
BREF ! Assez parlé de ces champotes qui dépotent, et place à la musique !
Ces deux titres étaient disponibles sur la démo de Invocate the Butcher.
Après cela, le duo devient trio et recrute Marcel pour souffler dans les cuivres. Et ça change tout ! Le morceau suivant s’intitule Horn to be a Wine : un poil moins frontal, il nous laisse apprécier des structures pas évidentes et une instrumentation plus diversifiée, notamment grâce au fameux cor de Marcel. 8 minutes 48 secondes qui donnent un peu moins envie de rire, non que le thème abordé (le pinard) soit sérieux mais parce que musicalement, le niveau est quand même bien bien costaud. « Enjoy », comme dirait l’autre.
Et maintenant ? Que pasa ?
Dix ans que Invocate the Butcher existe en cette année 2016 ! L’occasion pour ses membres de rééditer tous leurs morceaux en une seule compilation, disponible ici gratuitement sur leur bandcamp :
===> ici même https://rural-itb.bandcamp.com/releases
Mais quand on y pense, le groupe existe depuis 13 ans… bordel de merde, on est vraiment de gros branleurs !!! Quant au petit massacre/hommage à Ennio Morricone, on en rêvait ; ça n’a pas grand chose à voir avec le pâté ou l’apéro mais avec un peu d’imagination…
A part ça, on a quelques anciennes et nouvelles compos qui traînent… reste plus qu’à (comme d’hab, avec ITB ça prend des plombes…)
Lars : Un gros truc je ne sais pas, mais on a toujours pleins d’idées. Elles se concrétisent pas forcement. Il faut dire qu’entre la saison de la chasse et la cueillette de champignons, il ne nous reste pas beaucoup de temps à consacrer à l’enregistrement….
Marcel : Qui sait ! Tout est possible avec ITB, un morceau peut prendre 3 ans pour voir le jour tout comme 3 semaines, soyez prêts 😉
Juste par curiosité : vous avez d’autres projets musicaux à coté de Invocate the Butcher ?
Rufus : Depuis 2012, je suis gratteux dans un groupe de de death : Architect Of Seth (influences principales ancrées dans les années 90 : Death, Theory In Practice, Coroner, Pestilence, Nocturnus, Emperor, Martyr, Necrophagist, etc)
=> https://www.facebook.com/ArchitectOfSeth/?fref=ts
Je « bosse » aussi sur d’autres projets death metal, notamment avec Lars (ça sortira en 2058, comme le reste).
Lars : En ce moment je suis en train de retravailler sur un ancien projet de death qui s’appelle Acrisy ( https://www.facebook.com/acrisyband/?fref=ts )
Marcel : Je sonne le cor ici et là, je fais beaucoup de sessions d’enregistrement pour des projets très variés allant de la musique de film à la musique de pub ou de jeux vidéos. Je suis aussi trompettiste, batteur, et je pianote et grattouille à mes heures perdues 😉
J’ai pondu pas mal d’arrangements de musiques de Final Fantasy ( dont je suis un très grand fan ) ainsi que des arrangements exclusivement au cor des BO de John Williams ( que j’adule également ) ou encore de Dream Theater. Si ça vous botte d’écouter tout ça, rendez-vous sur mon channel Youtube !
On sait le Périgordin un peu chauvin, je le sais puisque j’en suis un moi-même. Et vous ? Vous êtes de ceux qui pensent que le Périgord, on a beau dire, c’est quand même autre chose que (insérez ici le nom de n’importe quel département) ?
Rufus : Moi, personnellement, je préfère le terme « Pétrocorien ». C’est tout de même plus champêtre !
Je ne sais pas si le Périgord est le plus beau pays du monde… mais c’est mon pays et je l’aime. On a des châteaux, des champignons, de beaux paysages, un air pur, des bons produits du terroir, du pinard, etc. Bref ! La vie !
Lars : J’aime ma région, il faut dire qu’elle a tout ce qu’il faut. Mais je ne serais pas contre poser un morceau qui parlerai des belles spécialités de nos voisins.
Marcel : Comme dit précédemment, je ne suis pas du coin ! Mais il va de soi que je préfère nettement un bon foie gras de chez vous à une fricadelle aux origines douteuses ^^ Bon après on a aussi des choses fort savoureuses dans les Flandres faut le reconnaître, je ne cracherai jamais sur un bon Waterzoi ou autre Welsh arrosés d’une Tripel Karmeliet ! Mais force est de constater que le temps périgourdin est beaucoup plus clément… puis cette nature, ce pinard, ce terroir, on a pas tout ça ici !
Rufus : Ouais ! Faut avouer que nos régions ont encore de grandes et belles choses à raconter !
Pour la dernière, j’aime bien laisser le mot de la fin aux interviewés. Alors à vous !
Rufus : Merci pour l’intérêt que tu nous portes et cette petite interview sympathique (c’est une première pour nous). Ruralement !
Lars : Quand tu redescends dans le Périgord vient boire la prune de pépé pour l’apéro ça sera avec plaisir !
Marcel : Vive ch’Nord, et vive ch’Périgord !!