Birthright, petit barbare deviendra grand

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Lancé en 2014 sur Image Comics par Joshua Williamson (au scénar, responsable notamment de Ghosted) et Andrei Bressan (au dessin), Birthright nous plonge tête la première dans un univers Fantasy digne des bouquins d’Abraham Meritt (quoi, vous ne connaissez pas Abraham Meritt ? Bande de petits morveux !) et des meilleurs feuilletons de pulp magazines. Birthright ressuscite le mythe du héros barbare qui cherche vengeance, tout en l’incorporant dans un univers actuel, où les enjeux diffèrent.

Vindiou, c’est prometteur

Qu’en est-t-il du pitch mon bon monsieur ?

Tout commence quand Mickey et son père Aaron (…petit patapon) jouent tranquillement à l’orée d’un bois (sisi je vous jure, ça commence vraiment comme ça). Baseball ma gueule, le père balance la balle un peu trop loin et le petiot court la chercher. Et pouf. Il disparaît. Un an plus tard, la famille a explosé. Aaron (comme une queue de pelle) est devenu alcoolique, la mère s’est tirée, Brennan le petit frère vit extrêmement mal le chaos familial, et tout ce petit monde est au bord de la rupture. Quand apparait, venu de nulle part, un guerrier en armure, véritable colosse monstrueux et taiseux, qui demande à voir « sa famille » et prétend être Mickey.

Et plot twist de paille, il s’avère que ce grand barbare est en réalité bel et bien Mickey, qui a vieilli de l’autre côté du miroir. Passé dans un autre univers, sur Terrenos, il a été formé au combat, et accueilli comme l’élu pour chasser la menace maléfique du monde parallèle. Après des années de combat de souffrance et de sacrifices, il semblerait qu’il soit revenu sur terre en héros vainqueur, enfin prêt à retrouver sa famille et à terminer sa quête : il doit affronter les lieutenants en fuite de feu le Dieu-roi Lore, sur Terre.

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SPOILER SPOILER SPOILER

Mais voilà, ce cher Joshua Williamson est machiavélique quand il s’agit de scénario, et tout n’est que mensonge ! Mickey, en plus d’être devenu un immense costaud avec plus de muscles que je n’en aurais en cumulant mes 9 vies, est en fait maudit par l’entité qu’il était censé tuer. Il n’est pas le « Héros » que tout le monde attendait, il a échoué et vendu son âme et sa liberté à Lore, le seigneur du mal. Renvoyé sur terre, il se voit confier une dramatique mission auquel il ne peut se soustraire : éliminer les gardiens des portails qui empêchent les armées du Mal d’envahir la terre, et d’y faire régner le chaos éternel. Fi des lieutenants en fuite, tout ceci n’est qu’une tromperie pour mener à bien sa mission maudite, sans dévoiler sa véritable nature.

FIN DU SPOILER SPOILER SPOILER

birthright-01-final_1000_774_90-9925756                                                                                           Le gentil dieu-roi Lore.

Crébondieu d’Milédiou, c’est beau et ça déboite

On savoure Birthright en deux temps : tout d’abord on suit le moment présent et les pérégrinations de Mickey adulte avec sa famille et son frère Brennan, dans le monde réel, à la poursuite des entités qu’ils cherchent à anéantir. Le tout avec son lot de combats dantesques dans les States actuels, et avec belle une maitrise des effets visuels, terriblement bien rendus par Andrei Bressan, qui prouve ici qu’il est un monstre de dessinateur.
Vient ensuite les flashback et la quête initiatique du Mickey jeune, qui découvre avec nous cet univers parallèle, où il se retrouve enfermé et où tout le monde le voit comme le messie sauveur, élu envoyé des dieux. Et là, c’est de la débauche de bonne fantasy en pleine tronche.

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Les traits ultra précis de Bressan nous proposent un univers démentiel, qui colle parfaitement à quelques échappées oniriques howardiennes. Et ce, pour le plus grand plaisir de nos yeux d’enfants. Tiens, en parlant d’enfants, la quête initiatique des deux frères, juxtaposée entre le passé fantastique de l’un et le présent chamboulé de Brennan n’est pas sans rappeler les incontournables classiques du genre. C’est une des forces de Birthright, qui sublime l’ancien avec du neuf, tout en passant par un média actuel et populaire. Il est aussi indéniable que les thèmes explorés en sous-main (la figure de la famille recomposée, celle du père qui recherche sa place par exemple), inscrivent Birthright dans un développement plus contemporain, plus actuel, captivant un public mature sur des sujets graves tout en faisant s’évader le lecteur dans un univers de fantasy classique.

D’autant que le lecteur est captivé par le scénario, certes peut-être un peu facile, mais néanmoins fortement distrayant. On retrouve des gargouilles, des bestioles, de la magie, du bon gros barbare poilu et qui crie fort, des démons, des sorciers, de la baston… on attend plus que les dragons et on aura fait l’inventaire complet du petit aventurier en terre fantastique !

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C’est avec un plaisir non dissimulé que l’on dévore les tomes de Birthright tant le boulot des auteurs est honnête. On ne nous ment pas sur la marchandise : les illustrations des couvertures pètent la classe, et le contenu qui suit est du même tonneau, tant graphiquement que scénaristiquement. En bref, Birthright est une très bonne découverte, qui, sans révolutionner le genre, vous fera passer un excellent moment !

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Allez, prenez votre plus belle claymore, enfilez votre pagne, préparez votre cri de guerre, et rejoignez Mickey (oui, ça fait bizarre quand même…) dans le monde de Terrenos pour poutrer de la force démoniaque jusqu’à plus soif.

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