2025, l’année où le cinéma d’action a retrouvé ses lettres de noblesse
Avoue-le, toi aussi tu commences à fatiguer. Les blockbusters à 300 millions qui se ressemblent tous, les scènes d’action illisibles et les scénarios écrits par une IA sous Tranxène… Parfois, on a l’impression d’avoir déjà vu mille fois le même film. Heureusement, 2025 est arrivée comme un grand coup de pied dans la fourmilière, avec une vague de films d’action plus modestes, mais avec une créativité et une âme grosses comme ça. Et deux films en particulier, « Sisu: Road to Revenge » et « Black Bag », sont les parfaits étendards de cette révolution jouissive.
Sisu: Road to Revenge – Le John Wick finlandais qui carbure à la vengeance pure
Imagine un vieux prospecteur finlandais, Aatami Korpi, qui a déjà connu son lot de malheurs. La guerre est finie, mais des Soviétiques font l’erreur de leur vie : ils assassinent sa famille. C’est là que s’applique ce que les critiques de jolie-bobine.fr appellent la « loi Bugs Bunny » : si tu cherches des noises au mauvais lapin, tu dois en assumer les conséquences. Et les conséquences, ici, prennent la forme d’un déchaînement de violence inouï. Suite du premier « Sisu » qui nous avait déjà bien secoué en 2022, « Sisu: Road to Revenge » est un film d’une simplicité biblique : un homme, un camion, et une route pavée de cadavres. Le réalisateur Jalmari Helander transforme ce qui aurait pu être une série B en un film d’action brutal, ingénieux et furieusement divertissant. Oublie les effets numériques à outrance, ici on parle de scènes d’action viscérales et d’un héros increvable, « l’homme qui refuse de mourir », qui se bat contre des avions avec les moyens du bord. C’est sale, c’est méchant, ça sent l’huile de moteur et la poudre. Un pur plaisir régressif qui rappelle les meilleurs moments de « Mad Max ».
Black Bag – Soderbergh et ses espions, le retour du style et de la tension
À l’autre bout du spectre, on trouve le dernier bijou de Steven Soderbergh. Avec « Black Bag », le réalisateur de la saga « Ocean’s » prouve qu’on peut faire un film d’espionnage palpitant sans faire exploser une ville toutes les dix minutes. Porté par un duo magnétique, Michael Fassbender et Cate Blanchett, le film est une leçon de cinéma. Soderbergh, comme le souligne labibleurbaine.com, fabrique son récit « à travers son visuel ». Chaque plan, chaque mouvement de caméra, chaque silence est chargé de sens et de tension. L’histoire ? Un espion (Fassbender) suspecte sa propre femme et partenaire (Blanchett) d’être un traître. S’ensuit un jeu du chat et de la souris psychologique où la paranoïa devient le personnage principal. Soderbergh s’amuse à démonter les codes du genre, allant jusqu’à caster un ancien James Bond, Pierce Brosnan, dans un rôle trouble. Le résultat est un thriller froid, méthodique et incroyablement classe, où la tension ne vient pas du bruit, mais de l’intelligence de sa mise en scène.
Le blockbuster est mort, vive le cinéma d’action ?
Alors, pourquoi ces films nous marquent-ils plus que le dernier blockbuster à la mode ? Peut-être parce qu’ils nous rappellent une chose essentielle : un bon film d’action, c’est d’abord un bon film. Pas juste un produit marketing. « Sisu » et « Black Bag », chacun à sa manière, sont des œuvres d’auteurs, avec une vision forte et un respect pour l’intelligence du spectateur. Et ils ne sont pas les seuls. L’année 2025 a été marquée par des surprises, comme le film de super-héros « Thunderbolts* », qui, selon les spectateurs d’AlloCine, a surpris tout le monde en traitant de la santé mentale de ses anti-héros, ou encore « Ballerina », le spin-off de John Wick qui a su trouver sa propre voie. Ces films nous montrent que le public est prêt pour des propositions audacieuses et des récits qui sortent des sentiers battus. On veut de la personnalité, du panache, et pas seulement une énième destruction de New York en CGI.
Finalement, 2025 pourrait bien être l’année où on a arrêté de regarder uniquement la taille du budget pour juger de la qualité d’un film d’action. Entre la fureur pure d’un « Sisu » et l’élégance paranoïaque d’un « Black Bag », le genre a montré qu’il avait encore une sacrée patate. Et franchement, ça fait un bien fou de voir des créateurs passionnés nous rappeler pourquoi on aime autant le cinéma : pour être surpris, secoué et transporté. On en redemande.