Bastion : de la bagarre et de l’âme

Je vous propose de vous laisser porter par la musique du jeu pour lire cet article :

Le Kid, le vieux et la chanteuse

On ne sait rien de Bastion. On découvre, on appréhende. Au commencement, on se retrouve dans la peau du Kid, qui sera le héros de l’aventure. Abandonné de tous, il se réveille dans un monde en déliquescence.

Il se lève, et alors commence la découverte, où plutôt pour lui la redécouverte de son monde qui tombe en lambeaux après ce qui semble avoir été une apocalypse qui a réduit à néant la civilisation : la Calamité. Il est seul, toute autre vie humaine étant partie en poussière. La Calamité n’a malheureusement pas cessé là son outrage. Comme le temps, implacable, elle a transformé l’univers en ruine et l’environnement en un vivier sauvage ou les créatures ont repris le pouvoir, et ou le Mal a prospéré. Le Kid va donc arpenter des routes qui se matérialiseront sous ses pas dans l’espoir de retrouver une âme qui vive.

Une grosse voix nous accompagne alors à chacun de nos pas. C’est le narrateur. Avec son grondement il nous épaule et raconte l’histoire comme le ferait un conteur au coin du feu d’été. On se laisse transporter par son phrasé profond et son accent ricain tout droit sorti d’un Western spaghetti. Avec ces deux larrons, on va découvrir petit à petit ce qu’il s’est réellement passé.

A lire aussi  Away

Nos pas nous mènent progressivement vers le Bastion. Une espèce de havre de paix flottant et protégé où vit un vieux bonhomme mystérieux qui s’avère être le narrateur. Le Bastion va devenir le repère du Kid, et il va tenter de sauver ce qu’il reste de civilisation en récupérant les noyaux de puissance éparpillés de plateformes en plateformes, pour les injecter dans le cœur du Bastion. Au fil de la progression, le Kid se met à trouver d’autres survivants dont Zia, la chanteuse, et ensemble ils recréent ce qui semble être le dernier lieu de vie, le dernier sanctuaire de l’humanité.

Un gameplay répétitif, mais une ambiance avec un goût de « reviens-y »

Bastion est un jeu atypique par beaucoup d’aspects. Tout d’abord, et vous allez la prendre en pleine tronche, l’ambiance vous assoit sur votre chaise et vous scotche à votre écran. Que ce soit cette aventure contée d’une voix rauque, ou cette bande son à couper le souffle (oui oui je pèse mes mots, d’ailleurs j’ai tellement tiqué sur cette BO que je me la passe en boucle) l’ambiance sonore emporte directement le joueur dans un univers dépaysant, charmeur, exotique.

Et puis vient le dessin, le graphisme. Très particulier en premier lieux, on s’extasie très vite des coups de crayons artistiques des développeurs qui ont misé sur un aspect isométrique simple et un tracé minutieux et des couleurs chatoyantes. Ce graphisme ajouté à la bande sonore (incroyable, incroyable, incroyable… vous en voulez encore ?) apporte un souffle nouveau à la narration et au bon déroulement du jeu. Le tout saupoudré par un scénario finement ciselé, et bien plus profond que ce qu’il n’y parait aux premiers abords, Bastion prend la main du joueur, et le joueur ne la lâche plus jusqu’au twist final.

A lire aussi  Mors

 Là ou Bastion déçoit c’est sur son gameplay peut être trop répétitif et austère : trois boutons, trois attaques, et vaille que vaille « avance et tape ». En bon hack’n’slash, il aurait sûrement mérité plus de soucis sur le point de vue gameplay. Mais on ne va pas chipoter, vu le travail colossal apporté à l’enrobage et au scénario (ce qui entre nous, reste l’essentiel pour un jeu, n’est-ce pas ?) d’autant qu’il reste très agréable à jouer même si quelque fois on pestera sur la lenteur du personnage, la lourdeur des interactions, et le ciblage approximatif.

X, X, B, X, CREVE, X, X, X, B, B MAIS CREEEEVE !

bandeau17-2382088

En définitive, Bastion est un jeu coup de poing, qui s’inscrit terriblement bien dans les souvenirs-vidéoludiques-à-conserver et qui, pour quelques deniers, reste une acquisition indispensable pour tout ceux qui souhaite joueur à un jeu simple, beau, et diablement intelligent.

Et puis… cette bande son !!!!!!

Vous aimerez aussi

  • Far West

    20 février 202020 février 2020 LazyLumps Au commencement de cette nouvelle décimale, le froid mordant s’est insinué entre mes vêtements et m’a fait autant greloter qu’un Pétrocore en manque de skavens de Total War : Warhammer 2. Frigorifié, je me suis donc retourné vers mes premiers amours en quête de chaleur désertique, de sueurs acre,…

  • assassinat

    4 décembre 20167 février 2017 LazyLumps Il se faufile dans les ruelles, empoisonne la tasse à mémé Jackie, et exécute le petit chat d’un coup de Read More 2 décembre 20163 février 2021 LazyLumps Pour cette semaine Assassin, nous avons longtemps débattu sur le cœur de notre sujet, l’essence même du thème. L’assassin, ou Read…

  • humour

    19 mars 202019 mars 2020 KaMelaMela Fleabag, la meuf la plus cynique/déjantée/drôle d’Angleterre par Kamelamela, c’est par là ! Read More 12 mars 20202 avril 2020 Roufi La musique adoucit les mœurs, mais elle peut aussi faire gonfler les pecs, reluire une armure, ou exercer les zygomatiques. Si vous n’avez pas peur des riffs qui…

  • Ninja

    23 janvier 201822 mars 2018 Narfi « Mais il est teubé ce Narfi là, à nous parler des influences du Japon sur Zelda ? C’est développé au Japon, Read More 7 février 20179 septembre 2019 Petrocore Les aficionados du Cri du Troll le savent : j’ai un alter-ego maître-ninja nommé Maître Jean-Jacques. Shinobi et vidéaste à Read…

  • New York

    « La croisée des chemins », voilà une expression qui décrivait plutôt bien mon sentiment quant aux derniers travaux de Rowling. C’est Read More 29 septembre 201629 septembre 2016 KaMelaMela Sorti en 2002, La 25 eme heure est un film de Spike Lee, réalisateur entre autres de Malcom X, He Read More A lire aussi  Mors

  • requin

    Ta da… Ta da… Tada tada tada tada ! Nemarth ne se déplace plus qu’avec la musique des Dents de la Mer en fond sonore sur son portable, et c’est la faute à Maneater, un jeu où vous incarnez un requin en quête de chair fraîche. Et dans cet article, il va vous expliquer pourquoi…