Ghoul : Metallicus Ex Mortis

 Ghoul. Groupe étazunien de « Crossover metal », c’est à dire un mélange subtil et délicat entre du thrash et du punk.  Il y a aussi un peu de death, de grind, mais bon on va pas chipoter. Bien peu de gens, en dehors des États-Unis (même en dedans d’ailleurs) connaissent Ghoul.

C’est un scandale, pur et simple.

Parce que Ghoul, ce n’est pas que de la musique extrêmement brutale. Non. Ghoul, c’est aussi un univers riche, des personnages attachants, un humour noir extrême et des concerts vivants. Parce que oui, messieurs et mesdames, on peut faire de la musique métal bourrine et se forger une identité forte. Alors accrochez vos ceintures et vos estomacs, et partez avec moi à la découverte de Creepsylvania.

Nos quatre trublions, qui donnent le ton

Creepsylvania

Cette ville fictive inventée par les quatre imbéciles qui composent le groupe se situe en Europe de l’Est et singe bien évidemment la Transylvanie. Il existait même, il fut un temps, un site de l’office de tourisme creepsylvanienne, malheureusement disparu.

La ville a tout de même une histoire, qui débute officiellement au Vème siècle, lorsqu’Attila et sa horde de Huns envahissent Djik, un village habité par des agriculteurs et des mineurs et qui deviendra plus tard Creepsylvania. Je ne vais pas vous faire tout l’historique, la page officielle s’en occupera très bien pour moi (mais attention, c’est en anglais) : l’histoire passionnante de cette charmante cité.

Creepsylvania est surnommée « l’enfer de l’Europe de l’Est », puisqu’habité par des gens haïssables au plus haut point, corrompus et vénaux, semblant faire les plus mauvais choix possibles en matière de politique (Un peu comme en France, mais pire… Imaginez l’horreur). La législation y est extrêmement répressive, la musique métal ayant même été rigoureusement interdite. La ville est pauvre au delà de ce qu’on peut imaginer et est, comble du comble, peuplée de créatures horrifiques telle que l’immonde sorcière du marais.

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On y trouve tout de même des choses qui valent le détour : son cimetière, soit disant habité par des morts vivants, et le « Curio Shoppe », un magasin obscur où sont vendus des artefacts magiques et des objets interdits. Le propriétaire du lieu, Monsieur Fang, est un ami des Ghouls.


Monsieur Fang, c’est lui

Les personnages

Chaque album du groupe nous conte les (més)aventures des Ghouls, quatre mutants morts vivants nommés Digestor, Dissector, Cremator et Fermentor. Dans les couloirs sombres des catacombes creepsylvaniennes, ils pogotent en écoutant du Megadeth, boivent du tord-boyaux jusqu’à ébriété totale et dépècent leurs victimes. Bien qu’ils massacrent aléatoirement quiconque croise leur route, ils ont une préférence pour les groupes de black-métal avec une chanteuse ou un clavier. La plupart des creepsylvaniens considèrent leur existence comme une simple légende et pourtant… 

Les alliés des Ghouls se comptent sur les doigts d’une main de tyrannosaure : le premier est Monsieur Fang, le propriétaire du Curio Shoppe donc, qui leur fournit des vinyles de musique métal moyennant quelques coups de main. Le second est Gore Boar, ou Mutant Mutilator, un pitoyable adolescent nerd qui peut se transformer en cochon garou grâce aux pouvoir du Crâne de Cristal (apparu dans l’album Splatterthrash). Il déteste, tout comme les Ghouls, les métalleux poseurs qu’il massacre sans sommation.


Gore Boar !

Leurs ennemis sont par contre beaucoup plus nombreux. Mais le principal, qui revient à chaque album, est Kill-Bot, un robot géant construit pour détruire les Ghouls. Dans l’album Splatterthrash, une mystérieuse cabale réactive Kill-Bot après lui avoir implémenté le cerveau de Walt Disney, le rendant encore plus cruel et puissant !

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Kill-Bot

Envie d’en savoir plus ? Suivez le guide : la page des personnages avec leur biographie

La musique

Ghoul a sorti quatre albums, bourrés de références aux films d’horreur. Le premier d’entre eux, We Came For The Dead (2002), est très orienté Death/Grind et ressemble beaucoup à du Impaled (rien d’étonnant puisque deux des membres de Ghoul officient aussi dans Impaled)

A partir de Maniaxe (2003), Ghoul s’est construit une identité plus prononcée, ajoutant à sa musique des éléments venant du punk, du thrash et même de surf music.  Les riffs heavys se font plus nombreux, et l’efficacité est préférée à la technique (même si leurs solos sont pas dégueus du tout). S’ensuivent Splatterthrash (2006) et, le dernier en date, Transmission Zero (2011). Mais parce que de la musique vaut mieux que de longs discours, voici quelques liens pratiques : 

The Lunatic Hour : est le morceau instrumental qui ouvre leur dernier album Transmission Zero. D’une durée de quatre minutes, c’est un excellent catalogue de la musique de Ghoul (en plus, y a des putains de solos).

Sewer Chewer : vient de leur deuxième album, Maniaxe. C’est l’un de mes morceaux préférés et c’est aussi un monument de musique frontale.

Et un petit clip, le seul réalisé à ce jour d’ailleurs, qui donne une petite idée du niveau général :

L’actu du groupe

Ghoul tourne, ils tournent même beaucoup. Leurs concerts sont très animés puisqu’ils sont accompagnés sur scène des personnages qu’ils ont crées, le plus impressionnant étant Kill-Bot, entièrement sculpté en mousse de polyuréthane (ou une matière qui y ressemble fort).
Suivez le lien ci-après et découvrez Ghoul en live, filmé depuis le public : du bourrin, du jeu de scène, du body-slam, le Baron Samedi… Bref, le bonheur. Ghoul joue Brain Jerk et c’est brutal

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Killbot sur scène, avec deux des Ghouls à ses cotés

Ils sont aussi très présents sur Internet, où ils abreuvent leur page facebook de photos de concert et de grosses conneries. Ils ont aussi monté une toute nouvelle rubrique « Ghoul’s burning questions », où Cremator répond en vidéo aux questions des fans, le tout avec un horrible accent français (oui parce que Cremator est français d’origine. Cocorico !). Allez, parce que je suis chaud, voici une vidéo des « burning questions », qui confirme d’ailleurs que ces gens ont un humour d’abrutis :

Voilà, ma petite présentation de Ghoul est terminée ! Je n’ai plus qu’à espérer qu’elle vous ait donné envie de découvrir voire d’aimer ce quatuor plein d’inventivité et d’humour noir à la con. C’est pas forcément évident de trouver, dans le milieu du métal, des formations capables de développer un putain de délire et le pousser vraiment jusqu’au bout, tout en balançant du gros son sans aucune concession. C’est pourquoi Ghoul est, et restera à mon avis très longtemps, dans ma trinité sacrée des groupes qui déboîtent.

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