La rédac’ propose sa top list des films dans l’espace

Pour inaugurer ce nouveau concept de « top list » du staff du Cri du Troll, nous allons nous pencher sur le cinéma.

Des rédacteurs vont vous expliquer leur choix de cœur avec des étoiles dans les yeux, des paillettes sur la peau et le regard portant au loin dans un immense bien-être prostatique.

Le Cri se pose donc en spectateur assidu et vous propose une sélection exhaustive et totalement objective des plus belles perles du cinéma spatial !
Et oui, avec la vague du renouveau spatial de ces dernières années, et la sortie toute récente et fracassante (en bien ou en mal) de Interstellar – l’ovni de Nolan – on assiste à un regain d’intérêt pour ce qui se passe dans notre bon vieux ciel stellaire.

Moon 

coup de coeur de Lazylumps 

Moon c’est l’histoire de Sam Bell (interprété par Sam Rockwell, (le méchant dans La ligne verte), un employé de Lunaar Industries qui se retrouve seul sur la Lune pour gérer un complexe minier. Trois ans, voilà trois ans qu’il compose avec sa solitude et les messages de sa famille qui lui arrivent sporadiquement quant l’émetteur HS veut bien lui faire parvenir des échos de vies. Alors Sam perd bien un peu les pédales. Faut dire, 1000 jours sans adresser la parole à autre chose qu’un robot -certes, attachant- ça use.Le train-train, traintrine. Il s’occupe de ses plantes, de ses maquettes. Il s’emmerde quoi. Et puis, plus que deux semaines et c’est le retour programmé !

Mais une panne va venir foutre le bordel et Sam va devoir composer avec la suite d’événements qui vont découler d’une découverte qui va tout remette en question.

Moon, c’est un film minimaliste, à petit budget mais à très grande vision. Premier film de Duncan Jones, accessoirement le fils de David Bowie, Moon est un bijou dramatique avec comme décor la froideur grise de l’environnement dans lequel évolue ce personnage tourmenté. Seul sur son rocher lunaire, Sam Rockwell livre une performance solo incroyable de justesse. Alors oui, Moon en top film spatial : pas en termes d’effets spéciaux, ni de space opéra. Mais plus pour son aspect « seul au monde » dans la vacuité de l’infini. Ou comment trouver sa place, son rôle, son but dans une bulle de vide.
Moon, c’est une fresque de la solitude qui fait se poser de vraies questions sur la place de l’homme dans une société moderne. Voir de la place de l »homme tout court.

Si vous êtes comme moi après avoir vu Interstellar sans avoir pipé le propos, je recommande ce film à petit budget, mais à très grand esprit.

Pitch Black 

coup de coeur de Flavius

Il fut une époque où les beaux effets spéciaux coûtaient une blinde et où donc, les réalisateurs qui se retrouvaient avec un budget minimaliste cherchaient de bonnes idées pour nous entraîner à leur suite dans leurs rêves spatiaux les plus incroyables. Oui, bon, cela postulait un minimum de génie de la part des dits réalisateurs parce qu’on glissait souvent aussi dans la crotte grasse du navet interstellaire.

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Or justement Pitch Black s’inscrit dans les plus belles réussites au coût modique. La recette est finalement assez simple sur la papier ; jouer avec les filtres et les cadrages, voir même les déformations de l’image, pour suggérer des ambiances toutes aussi prenantes les unes que les autres et immerger le spectateur dans un survival de l’espace qui emprunte au maître du genre, Alien, sans pour autant rester dans l’hommage servile.

La logique intrinsèque du film est cristallisée autour de contraintes simples et efficaces du type ; les aliens n’aiment pas la lumière mais sont adaptés à l’obscurité, que se passe-t-il quand il fait noir ? Les protagonistes sont donc obligés de trouver des solutions précaires et oscillent entre réussite et buffet à volonté pour monstres affamés.

Cela saupoudré de punchlines bien senties (pas comme dans le dernier Riddick où elles puent à la fois le renfermé et la vieille godasse de chef de chantier alcoolique) du type : « Je voulais mourir en France ».

Cela fonctionne de paire avec les personnages qui ne sont pas que du gibier bipède mais des êtres tangibles, profondément humains, faibles, lâches, courageux, croyants, cyniques… à des années lumières des caricatures bestiales du dernier film de la franchise… Avoir placé par exemple des pèlerins musulmans rajoute une dimension au film, dans un dialogue avec la notion de foi et sa confrontation à une épreuve terrible.

Je termine sur Vin Diesel, vraiment révélé par ce film. Force est de constater qu’il campe à merveille son personnage qui préparait bien le terrain au capiteux et haut en couleur Les chroniques de Riddick, mais dont le dernier opus, sans âme, sans saveur, prétentieux et couillon, dénature le retour annoncé au style Pitch Black, qui mettait tellement en relief l’acteur athlétique. Être un mauvais garçon tourmenté cadre tout à fait avec son style, verser dans le surhomme intouchable détruit son aura.

Tout est question de dosage finalement ; Pitch Black, avec ses paysages réels, ses quelques pointes d’images de synthèses (les planètes dans ce ciel extraterrestre… superbe), son ambiance ciselée, ses idées de cadrage, ses acteurs… mérite carrément qu’on s’y intéresse.

Starship Troopers  

coup de coeur de Petrocore

 

 Quand Paul Verhoeven s’attaque à un film de science-fiction, il ne faut pas s’attendre à un simple produit bourrin où « c’est l’histoire de gentils militaires qui vont aller répandre la démocratie dans un système rempli d’extra-terrestres dégueulasses ». Non non, bien sûr que non. Starship Troopers a deux aspects bien distincts qui méritent qu’on s’y attarde.

Le premier, c’est la description d’une société bien facho comme on les aime, ultra-militariste, qui n’a de cesse de rappeler sa toute puissance sur le reste de l’univers avec trompettes et drapeaux, qui bourre le crâne de sa jeunesse avec le « sens du devoir » et l’importance de « devenir un homme » en faisant son service militaire, ici appelé service fédéral. Toute ressemblance avec un pays d’Amérique du Nord existant serait le pur fruit du hasard. Dans cette Fédération, il existe deux types de personnes : les citoyens, qui ont effectué leur service fédéral et qui en retour ont tous les droits dans la vie de la Cité, comme voter, avoir des bourses pour leurs études ou enfanter (oui oui, il y a des permis pour ça dans le film). Les autres, les civils, n’ont aucun de ces droits. Voilà donc pour l’ambiance. Le film est donc rempli de dialogues ULTRA clichés, formatés quant au devoir du citoyen, le genre de discours que pourrait tenir une génération gavée à la propagande guerrière par un état fasciste pour qui le dévouement total à l’état (sous peine de n’avoir aucun droit) et la puissance militaire est la clef de voûte. Par cette ironie hardcore, Paul Verhoeven entend bien démonter le patriotisme zélé et l’image que l’on se fait de la guerre. Évidemment, à la télé, la guerre c’est propre, les soldats sont de bons chevaliers blancs qui débarquent chez l’ennemi pour tuer les méchants et reconstruire un pays de gentils (c’est à dire comme le nôtre). Et c’est là qu’on arrive au deuxième aspect du film pour bien montrer que la guerre, c’est pas vraiment ça : les phases d’action. 

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 Une petit mise en bouche : la première scène de bataille du film. Ça pose les bases

Les batailles de Starship Troopers sont tout bonnement épiques. Des bataillons entiers qui se frittent contre des monstruosités arachnides. Ca tire, ça démembre, ça arrache. Pas de shaky cam douteuse qui rend toute action illisible : Paul Verhoeven n’a pas besoin de se dissimuler derrière des procédés douteux pour cacher la misère. Le boulot est fait et bien fait et les amateurs de films de guerre vont être servis. Dans les passages d’anthologie, on retiendra notamment le tout premier assaut de l’infanterie contre les forces arachnides, un véritable carnage qui me file des frissons à chaque visionnage, ainsi que le siège par les extra-terrestres d’un poste avancé terrien, qui dans le genre « HARDCOOORE » se pose un peu là lui aussi. Évidemment, le tout est un peu gore mais après tout… C’est la guerre, n’est ce pas ?

Si vous ne l’avez toujours pas vu, je vous conseille chaudement Starship Troopers. Derrière ses airs de truc décérébré se cache un excellent film, à la fois survitaminé et porteur d’un message bien plus subtil qu’il n’y paraît.

Wall-E

coup de cœur de Nemarth

Je vous ai déjà parlé de mon film dans l’espace préféré, alors pour cette « top list » je vais vous parler de mon Pixar préféré, ce n’est pas parce que je n’ai pas compris le but de cette chronique, hein, c’est juste qu’il y a une très grosse partie de l’intrigue qui se passe dans l’espace, du coup ça tombe drôlement bien!

Wall-E, qu’est ce que c’est ? C’est un petit robot abandonné, seul (ou presque), depuis 900 ans sur notre bonne vieille planète avec pour mission de nettoyer tous les déchets que l’humanité a laissé derrière elle en partant. Jusqu’au jour où arrive un autre robot, Eve, dont Wall-E va tomber amoureux  et pour pouvoir rester avec « elle », il va, un peu par accident, déclencher le plus grand bouleversement de l’histoire de l’Humanité et accessoirement sauver la planète. Alors oui, des histoires de mec qui pour sauver la fille sauve aussi le monde, on en a tous vu des tonnes, alors pourquoi s’attarder sur celui-là ? Parce que ce film ne s’en tient pas à ça. Pixar ne faisant jamais les choses au hasard veut nous raconter bien plus que cette histoire en nous contant les aventures de notre robot. Wall-E c’est le film « pour enfant » le plus engagé politiquement que j’ai jamais vu. Un cri de rage contre le capitalisme sans limite qui ravage notre planète au point de la transformer en un vaste dépotoir dévasté par des tempêtes de sable mais aussi un message d’espoir et un appel à l’aide, à la mobilisation de tout le monde afin de changer tout ça, renverser la vapeur, arrêter la dévastation avant que la Terre ne devienne la planète morte que l’on voit dans ce film.

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Wall-E, c’est pas seulement un film engagé c’est aussi une superbe comédie romantique et cette scène en est le meilleur exemple.

Avec l’humanité réduite à l’état de blobs paresseux, lâches et à moitié lobotomisés, une planète dévastée, un vaisseau spatial contrôlé par une IA défendant les intérêts d’une multinationale, Pixar n’y est pas allé de main morte pour réveiller nos consciences. Car oui ce film s’adresse directement à son spectateur en insérant de véritables acteurs en chaire et en os dans un film d’animation, en faisant son héros tout petit, maladroit et même pas intéressé par sauver le monde. On nous fait comprendre que le consumérisme est destructeur et que tout le monde peut jouer un très grand rôle dans le sauvetage de notre monde peu importe qui on est et d’où on vient. Maintenant vous prenez ce message et vous ajoutez des personnages ultra attachants qui vous feront rire et pleurer, une histoire menée tambour battant, une bande son inoubliable et une direction artistique aux petits oignons et vous obtenez l’un des meilleurs films d’animation 3D jamais réalisés.

Belle performance pour un petit robot qui ne dit que quatre mots dans tout le film n’est-ce pas?

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