Kingdom : sans couronne, pas de roi

Kingdom : sans couronne, pas de roi

A l’orée d’un bois sombre, un homme se dresse sur son cheval, cape au vent et couronne scintillante portée sur sa tête. Un roi réclame un royaume. Et ce roi, c’est vous.

Voilà comment débute Kingdom, le jeu développé par Thomas van den Berg et Marco Bancale, deux larrons qui avaient tout d’abord travaillé sur une version flash et gratuite du jeu qui remporta le Nordic Game Price avec succès. Forts de leur expérience, ils décidèrent donc de prolonger l’aventure et se lancèrent dans une version plus complète du jeu. Et voici la bête.

O rage O désespoir

Dans Kingdom, le joueur évolue dans un couloir (un déplacement en « sidescrolling » dans le jargon des jargonneurs) où notre roi ne peut faire que deux choses : récolter des pièces, et les réinvestir sur des points spécifiques.

Dans un univers très rapidement hostile, ce bon roi devra recruter des sujets à grands coups de pognon, sujets qui endosseront des rôles que vous leurs assignerez après avoir investi dans du matériel adéquat : des arcs pour faire des archers qui iront chasser (un lapin : une pièce, un cerf : quatre pièces !) et qui défendront le domaine, des marteaux pour les constructeurs, des faux pour les fermiers… etc.

Les bâtiments couteront eux aussi des pièces, seule ressource du jeu (réellement ? à vous de voir, je ne veux pas trop spoiler !). Et elles resteront votre principale préoccupation car sans elles, vous irez vers une défaite certaine (#fric=pognon). A vous de bien gérer votre porte-monnaie et de faire des choix cruciaux : Recruter des gens ? Construire un mur ? Défricher ? Faire une ferme ? Ou bien économiser pour améliorer sa base ?

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Ou même, pourquoi pas, laisser des pièces au sol pour que les démons s’en emparent et vous laissent tranquille…


Car oui… les jours s’enchaînent… la brume se lève. La lune porte ses rayons sur vos sujets et alors…. Ils arrivent. Kingdom se déroule dans un univers hostile vous dis-je, et effectivement, lors de certaines nuits tombées, le Royaume se retrouve envahit de monstres qui ne cherchent qu’une chose : vous dépouiller de vos biens et surtout de votre couronne. Dressez barricades ! Armez les citoyens ! Aux catapultes ! Pour le Roi ! Les vagues d’ennemis devront être repoussées pour préserver le royal fardeau sur votre tête, et ainsi espérer écrire la destinée de votre roi jusqu’à la nuit suivante.

Le point fort de Kingdom reste qu’une fois dans le jeu, seule l’appréhension de l’univers et le cumul des parties vous permettra de comprendre les mécaniques du jeu. Kingdom ne vous prend pas par la main, l’expérience reste le seul apprentissage. En bon « die and retry » des familles, c’est en recommençant que l’on s’améliore et que l’on modifie son jeu et son comportement. Et bien sûr, il convient de comprendre qu’il y a bien un but, une « mission », mais là encore, c’est au joueur de la comprendre et de « finir » le jeu.

Gloire à l’indé

Avec Kingdom, ce qui frappe tout d’abord c’est la simplicité des graphismes qui mettent en avant un pixel art travaillé et soigné. Il convient de rester tout de même objectif, ce que nous essayons TOUJOURS de faire au Cri du Troll : Kingdom est beau, (à l’instar d’autres petits bijoux de pixels comme Titan Souls ou les prochains Death Trash et Doko Roko). On est bien loin de la bouillie de pixel ! On notera  l’énorme travail sur les conditions météo aléatoires qui sont tout à fait crédibles.

il est aussi indéniable que l‘ambiance sonore vous transporte. La musique notamment, bien qu’elle n’apparaisse que sporadiquement à des moments bien précis (serait-elle un indice de ce qui va se passer ? Mystère et boule de gomme) crée une véritable atmosphère, mi-angoissante, mi-féérique qui ravira les oreilles des joueurs tout au long de leurs multiples parties.

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Kingdom se place dans la veine des très bons jeux indépendants fait avec peu de moyens, mais beaucoup de passion et de talent. Avec son gameplay purement intuitif et son ambiance toute particulière, on se laisse plonger dans un univers de pixel art avec un plaisir non dissimulé. En bref, Kingdom est franchement une réussite et je le recommande chaudement.

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A noter tout de même que malgré quelques petits bugs de début de lancement, le jeu reste une très bonne pioche pour un prix assez anecdotique (10 €). Il faudra compter une bonne quinzaine d’heures, voire plus, pour aller au bout de l’aventure et vaincre le jeu à force de die and retry (pour les joueurs patients donc !).

J’ai pris trop cher.

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