Ce robot révolutionnaire aide les archéologues à reconstituer les fresques antiques de Pompéi, fragment par fragment

Robot ramassant une brique sur le sable.

T’es déjà resté bloqué devant un puzzle de mille pièces sans l’image ? Imagine la galère version archéologie !

Après quatre années de recherche, le projet RePAIR touche à sa fin. Son ambition : aider les archéologues à reconstituer les fresques fragmentées de Pompéi grâce à la puissance combinée d’un robot et de l’intelligence artificielle.

Un défi scientifique et technologique majeur pour redonner forme à un patrimoine unique, enseveli il y a près de deux millénaires lors de l’éruption du Vésuve.

Reconstituer un patrimoine fragmenté

Lorsque le Vésuve a enseveli Pompéi il y a presque 2 000 ans, la ville s’est figée sous les cendres et la lave. Si de nombreuses maisons et artefacts sont restés étonnamment bien conservés, d’autres ont été retrouvés dans un état très fragmentaire. C’est notamment le cas des fresques, réduites en centaines voire milliers de morceaux, comme un puzzle sans modèle.

Pour répondre à ce défi, le projet RePAIR (Reconstructing the Past : Artificial Intelligence and Robotics Meet Cultural Heritage) a été lancé entre 2021 et 2025. Financé par l’Union européenne et coordonné par l’Université Ca’ Foscari de Venise, il réunit plusieurs instituts de recherche européens. Les expérimentations se sont déroulées directement au sein du parc archéologique de Pompéi afin de travailler au plus près des pièces d’origine.

Un robot, deux fresques et une IA pour résoudre l’impossible puzzle

Les recherches ont porté sur deux ensembles majeurs :

  • les fresques du plafond de la Maison des Peintres au travail, située dans l’îlot des « Chastes Amants »,
  • celles de la Schola Armaturarum, toutes deux conservées en fragments dans les entrepôts du site.
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Pour préserver les originaux, les fragments ont été d’abord numérisés puis reproduits en répliques, permettant au robot de manipuler ces copies sans risque. Le système repose sur une IA chargée d’analyser et de comparer chaque pièce : « Après avoir acquis et numérisé les images des fragments individuels, le système tente de résoudre le puzzle », explique le professeur Marcello Pelillo, coordinateur du projet. Une fois la solution identifiée, deux bras robotiques équipés de « mains douces » positionnent les fragments selon la configuration proposée.

Le défi est immense : « Il s’agit d’un puzzle extrêmement complexe, composé de centaines ou de milliers de fragments usés ou endommagés, sans savoir à quoi devrait ressembler le résultat final. L’image sur la boîte manque », rappelle Pelillo. Pourtant, malgré la difficulté, les avancées sont spectaculaires.

Une nouvelle ère pour l’archéologie… à encadrer

L’usage combiné de l’intelligence artificielle et de la robotique annonce un tournant majeur pour l’archéologie et la préservation du patrimoine. Ces technologies permettent d’accélérer des tâches extrêmement chronophages, tout en ouvrant la voie à de nouvelles méthodes d’analyse et de restauration.

Cependant, leur intégration doit se faire avec prudence. Gabriel Zuchtriegel, directeur du parc de Pompéi, insiste sur la nécessité d’un cadre éthique clair : « Des compétences et des valeurs partagées sont nécessaires pour s’assurer que l’IA est utilisée d’une manière scientifiquement et éthiquement correcte, et Pompéi contribue à ce développement mondial. »

À l’heure où l’IA transforme de nombreux secteurs, le projet RePAIR démontre qu’elle peut aussi devenir un outil puissant pour préserver notre histoire à condition de l’utiliser avec rigueur et responsabilité.

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