Delhi Crime saison 3 : La saison de trop qui est pourtant indispensable ?

Officier de police dans un bureau avec dossiers.

Après trois ans à ronger notre frein, la voilà enfin. La saison 3 de Delhi Crime, la série indienne qui avait mis tout le monde d’accord, débarque sur Netflix. On s’attendait à une nouvelle claque, un uppercut scénaristique comme les deux premières saisons savaient si bien le faire. Alors, verdict ? C’est un peu plus compliqué que ça, camarade.

Disons-le franchement, cette nouvelle enquête sent un peu le réchauffé. On retrouve bien la recette qui a fait le succès de la série : une affaire sordide inspirée de faits réels – ici, le trafic d’enfants et les réseaux de prostitution –, une ambiance poisseuse et une critique acerbe de la société indienne. Mais là où les saisons précédentes brillaient par leur maîtrise, celle-ci pédale un peu dans la semoule. La réalisation de Tanuj Chopra, déjà aux manettes de la saison 2, se fait plus hésitante, avec des scènes d’action molles du genou et des dialogues qui sonnent parfois creux. On a parfois l’impression de regarder un téléfilm du dimanche soir, et ça, pour une série de ce calibre, ça pique un peu.

Heureusement, tout n’est pas à jeter, loin de là. Le casting reste impérial, avec une Shefali Shah toujours aussi magistrale dans le rôle de Vartika Chaturvedi, cette flic déterminée qui se bat contre sa propre hiérarchie. Elle porte littéralement la série sur ses épaules, trouvant l’équilibre parfait entre la fureur et la fragilité. On salue aussi les nouvelles têtes, qui s’intègrent parfaitement à cet univers sombre et désespéré.

Mais le vrai point fort de cette saison, ce qui la sauve du naufrage, c’est son propos politique. La série plonge sans concession dans l’horreur du trafic d’êtres humains et la condition des femmes en Inde. Le sujet n’est pas qu’un prétexte à une enquête policière ; il est le cœur du réacteur, le moteur d’une critique sociale d’une rare violence. La série montre comment, dans certaines régions, les filles sont considérées comme de la marchandise, et établit un lien glaçant entre les infanticides et les réseaux de prostitution. C’est cru, c’est brutal, et ça fait réfléchir. La série pose une question terrible : pour survivre dans un monde pareil, faut-il fermer les yeux ?

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Alors oui, cette saison 3 de Delhi Crime a des défauts. L’écriture est moins fine, l’antagoniste manque de profondeur et on sent que Netflix tire un peu sur la corde de sa franchise. Mais malgré ses faiblesses, la série conserve une puissance évocatrice rare et un courage politique qui forcent le respect. Pour le personnage bouleversant de Khushi, jeune ado à la fois victime et coupable, et pour la claque monumentale que la série nous inflige, ce visionnage reste, malgré tout, indispensable.

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