Noël plus chaud que jamais avec Emmanuelle : ce film Netflix érotique vegan fait sensation avec Noémie Merlant

Le 25 décembre, Netflix proposera Emmanuelle, une nouvelle adaptation cinématographique du personnage emblématique créé par Emmanuelle Arsan. Réalisé par Audrey Diwan, le film s’inscrit dans une démarche résolument contemporaine, prenant ses distances avec l’image sulfureuse qui a fait la renommée du mythe dans les années 1970.

Programmée à contre-courant des traditionnels films familiaux de fin d’année, cette sortie hivernale apporte une proposition plus audacieuse, intime et introspective, promettant une autre forme de chaleur au cœur de l’hiver.

Une relecture contemporaine du personnage d’Emmanuelle

Dans cette version sortie en salles en 2024, Audrey Diwan transpose Emmanuelle dans le monde actuel. Incarnée par Noémie Merlant, l’héroïne est contrôleuse de qualité pour une chaîne d’hôtels de luxe. Envoyée à Hong Kong afin d’évaluer un établissement dirigé par Margot, elle se trouve rapidement confrontée à une crise personnelle profonde. Loin d’une exploration hédoniste classique, Emmanuelle traverse une perte du désir et s’engage dans une quête intime pour tenter de retrouver une forme de plaisir qui lui échappe.

Le récit s’éloigne volontairement du schéma initiatique traditionnel. Les expériences sensuelles vécues par Emmanuelle ne sont pas présentées comme des étapes de conquête, mais comme des tentatives parfois vaines de reconnexion à soi. Sa rencontre avec Kei, client énigmatique et distant, agit davantage comme un miroir que comme un objet de fascination, révélant ses failles et ses contradictions.

Un film porté par un regard d’autrice affirmé

Après L’Événement, Audrey Diwan poursuit sa réflexion sur le corps et l’intime, mais en déplaçant cette fois son regard de la douleur vers le plaisir — ou plus précisément, vers son absence. Coécrit avec Rebecca Zlotowski, le scénario revendique un érotisme subtil, fondé sur la suggestion, le hors-champ et la vulnérabilité émotionnelle des personnages, loin de toute provocation frontale.

La réalisatrice a expliqué vouloir filmer « l’absence de désir » et interroger ce qu’il reste de l’érotisme dans un monde dominé par la performance, le contrôle et la consommation. Le décor de Hong Kong, et en particulier celui d’un hôtel de luxe, devient un espace clos, presque abstrait, où les corps se croisent sans toujours se rencontrer pleinement, confrontés à leurs propres limites.

Distribution et réception du film

Noémie Merlant porte le film avec une interprétation tout en retenue, entourée notamment de Naomi Watts, Will Sharpe et Jamie Campbell Bower. Le choix de Merlant constitue un parti pris artistique fort : Audrey Diwan souhaitait faire d’Emmanuelle un sujet de son propre désir, et non un simple objet de regard, renversant ainsi les codes historiques associés au personnage.

Présenté en compétition au Festival international du film de Saint-Sébastien 2024, le film a suscité des réactions contrastées. À sa sortie en salles, l’accueil critique s’est montré partagé et le long-métrage n’a pas rencontré le succès espéré au box-office, malgré un budget conséquent. Cette réception mitigée alimente aujourd’hui les débats autour de cette relecture du mythe.

Avec son arrivée sur Netflix le jour de Noël, Emmanuelle pourrait toutefois trouver un nouveau public et prolonger les discussions autour de sa proposition artistique, entre héritage, modernité et remise en question du désir contemporain.

Emmanuelle nouvelle génération réinvente l’érotisme en mode subtil et contemporain, portée par un casting audacieux et la patte d’Audrey Diwan. Certes, la fracture entre modernité et nostalgie peut diviser.