Une énergie solaire disponible sans interruption
L’un des principaux défis du solaire que tu connais déjà, c’est son intermittence. La nuit, par temps couvert ou lors des pics de consommation, la production chute. Overview Energy veut dépasser cette limite en plaçant ses satellites en orbite géosynchrone, à environ 36 000 kilomètres d’altitude. À cette position, ils restent synchronisés avec la rotation de la Terre et peuvent capter la lumière du soleil en continu, sans être affectés par l’alternance jour-nuit ou les conditions météorologiques.
L’énergie ainsi collectée est ensuite transmise vers la surface terrestre sous forme de lumière proche infrarouge, aussi appelée NIR. Cette technologie est décrite comme invisible et sans danger pour les humains, les animaux, les aéronefs et les engins spatiaux. Sur Terre, de grandes centrales réceptrices convertissent cette lumière en électricité injectable directement dans le réseau. L’ambition est de renforcer la fiabilité énergétique et de répondre aux besoins de consommateurs très énergivores comme les centres de données, les grandes villes en expansion ou encore certaines infrastructures militaires.
Comment fonctionne la transmission d’énergie depuis l’espace
Tu te demandes sans doute si cette technologie est encore purement théorique. Pourtant, Overview Energy affirme avoir franchi une étape majeure. L’entreprise a réussi à transmettre de l’énergie depuis un avion en mouvement vers un récepteur situé à cinq kilomètres au sol. Cette démonstration constitue la deuxième grande avancée sur la route menant à une production d’énergie propre à l’échelle du réseau depuis l’espace.
Le principe repose sur une distribution flexible. Un seul groupe de satellites pourrait desservir plusieurs continents et adapter dynamiquement l’envoi d’électricité en fonction de la demande. De la même manière, un ensemble de satellites serait capable d’alimenter plusieurs récepteurs répartis sur différentes zones géographiques, en basculant rapidement d’un point à un autre selon les besoins du réseau mondial.
Un calendrier ambitieux, mais encore des défis à relever
Selon le calendrier annoncé, la prochaine étape clé aura lieu en 2028 avec une démonstration en orbite basse, située entre 300 et 3 000 kilomètres d’altitude. Cette phase servira de tremplin avant le passage à l’orbite géosynchrone. Les premières opérations commerciales sont prévues pour 2030, avec ce qui serait la première transmission d’énergie de niveau mégawatt depuis l’espace vers la Terre.
Le fondateur et PDG de l’entreprise, Marc Berte, se projette déjà dans cet avenir où la lumière du soleil captée à 36 000 kilomètres pourrait être acheminée là où le réseau en a le plus besoin. Toutefois, des obstacles subsistent. Aujourd’hui encore, il reste beaucoup moins coûteux d’installer des panneaux solaires sur Terre que de les envoyer dans l’espace. La transmission d’énergie sans fil à grande échelle doit également être approfondie pour garantir son efficacité et sa viabilité économique. Malgré ces freins, l’énergie solaire spatiale pourrait bien devenir l’un des piliers énergétiques des prochaines décennies.