Le créateur de Dragon Quest balance sur la « guerre » avec Final Fantasy

Deux combattants, épées dégainées, sur une falaise.

Depuis la nuit des temps, ou presque, le monde du JRPG est divisé en deux. D’un côté, les disciples de Dragon Quest, le pionnier, le traditionnel. De l’autre, les apôtres de Final Fantasy, le spectaculaire, le révolutionnaire. Une guéguerre de cour de récré aussi vieille que le débat entre Nintendo et Sega. Pourtant, Yuji Horii, le papa de Dragon Quest, vient de mettre les pieds dans le plat : pour lui, cette compétition n’a jamais vraiment existé.

Dans une récente interview, le maître Horii a calmé le jeu. Bien sûr, à l’époque où son studio Enix et le concurrent Square se tiraient la bourre, il gardait un œil attentif sur ce que faisait l’équipe d’en face. Il qualifie lui-même Final Fantasy de ‘titre qu’il fallait surveiller’. Logique, quand on a créé le genre sur console, on ne veut pas se faire piquer sa couronne sans rien dire. Mais de là à parler de rivalité féroce, il y a un pas qu’il refuse de franchir.

La vraie révélation, c’est sa vision de la différence fondamentale entre les deux sagas. Et c’est là que ça devient passionnant pour nous, rôlistes. Selon Horii, tout se joue sur l’incarnation du héros. ‘Dans Final Fantasy, les héros sont très bavards’, explique-t-il. On suit l’histoire de Cloud, de Tidus, de Noctis. Ce sont des personnages avec leurs traumatismes, leur caractère bien trempé et leurs dramas. On observe leur aventure. À l’inverse, dans Dragon Quest, l’objectif est radicalement différent : ‘l’expérience proposée aux joueurs est de devenir eux-mêmes le protagoniste’. Le héros est muet, une page blanche sur laquelle tu projettes ta propre personnalité. C’est TOI, le héros. Une philosophie qui mise tout sur l’immersion pure. Deux écoles, deux visions qui expliquent pourquoi on s’attache souvent plus à l’une qu’à l’autre.

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Loin de mépriser son voisin, Horii se déclare même grand admirateur de la saga ‘rivale’. Son épisode préféré ? Il l’admet sans détour : Final Fantasy X. Oui, précisément celui qui, avec l’arrivée des doublages, a marqué un tournant vers des personnages encore plus expressifs et une narration ultra-cinématographique. Un comble ? Non, juste la preuve d’un respect mutuel entre créateurs. Il considère même cet opus comme ‘l’aboutissement absolu de la série’.

Au final, cette prétendue guerre n’était peut-être qu’une saine émulation qui a poussé deux géants à se surpasser, pour notre plus grand plaisir. Que tu sois de la team ‘héros silencieux’ ou de la team ‘personnages torturés à la coupe de cheveux improbable’, le grand gagnant a toujours été le JRPG lui-même. Et ce n’est pas près de changer.

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Un commentaire

  1. C’est fascinant de voir comment Yuji Horii aborde la rivalité entre Dragon Quest et Final Fantasy ! L’idée que le héros muet dans DQ permet aux joueurs de s’immerger davantage est tellement pertinente. D’ailleurs, tu penses que ce style de narration pourrait marcher dans d’autres genres de jeux ?

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