L’ultime round : oublie Rocky, le nouveau film d’Orlando Bloom est un uppercut inattendu

Boxeur pensif dans une chambre sombre.

Quand on te dit « film de boxe avec Orlando Bloom », tu penses sûrement à un énième clone de Rocky, avec montage d’entraînement sur fond de musique épique et victoire à l’arraché. Eh bien, prépare-toi à être surpris. « L’Ultime Round », dispo sur Paramount+, prend ce postulat et le pulvérise. Mais attention, la surprise pourrait bien être à double tranchant.

Ceci n’est pas un film de boxe

Le film démarre de manière classique : un boxeur sur le retour, campé par un Orlando Bloom méconnaissable, veut remonter sur le ring pour un dernier combat. On s’attend à la routine habituelle, mais le réalisateur Sean Ellis nous prend à contre-pied. Très vite, on oublie les gants et le prestige pour plonger dans les coulisses sordides de la préparation physique.

Ici, pas de dépassement de soi héroïque. Le film se transforme en une chronique morbide sur la perte de poids extrême. Le ring est remplacé par des chambres d’hôtel glauques, et les adversaires sont le corps du boxeur lui-même, la balance et les troubles alimentaires. Le scénario montre avec une honnêteté brutale l’humiliation, la douleur et la dégradation physique d’un homme prêt à tout, non pas pour gagner, mais juste pour avoir le droit de combattre. C’est cru, dérangeant, et ça change radicalement des histoires inspirantes auxquelles le genre nous a habitués.

Une fin qui gâche (presque) tout

Pendant près d’une heure et demie, « L’Ultime Round » se révèle être une excellente surprise. Le parti pris est radical, le propos sur l’envers du décor sportif est puissant et la performance d’Orlando Bloom est sans doute l’une des meilleures de sa carrière. On est happé par cette descente aux enfers, cette chronique sale et pathétique qui évite tous les clichés.

Et puis… c’est le drame. La toute dernière minute du film vient anéantir tout ce qui a été construit. Alors que l’on s’attendait à une conclusion nihiliste et cohérente, le film se vautre dans une fin douce-amère totalement à contre-courant de son propre message. Une décision scénaristique incompréhensible qui laisse un goût amer, comme si les scénaristes avaient eu peur d’aller au bout de leur idée. On passe d’un potentiel chef-d’œuvre à un film « juste » intéressant mais terriblement frustrant.

A lire aussi  Order of the Sinking Star : Jonathan Blow revient pour nous faire souffrir (et on adore ça)

Au final, « L’Ultime Round » est une expérience aussi fascinante que décevante. C’est le récit d’un KO technique audacieux, mais qui se relève à la dernière seconde pour trébucher sur le fil d’arrivée. À toi de voir si le voyage en vaut la peine malgré la destination discutable.

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *