Songbook : hommage à Chris Cornell

Le 18 Mai 2017, s’éteignait la voix rauque et écorchée vive de Chris Cornell. Un grand monsieur qui a éclaboussé de son talent les scènes américaines et a su donner un second souffle au moribond grunge de Cobain qui s’était instantanément étiolé avec la mort de l’idole.

Il y a presque un an, je me retrouvai à nouveau privé d’une icône de ma jeunesse qui mettait fin à ses jours, dévorée par ses démons intérieurs. Cornell représentait la musique qui a forgé mon oreille musicale (ma mauvaise oreille dirait ce vil Pétrocore, nazi de la musique de niche). Je me suis donc dit qu’il était temps pour moi de rendre hommage au bonhomme et quoi de mieux pour ça que de vous parler de ce chanteur exceptionnel avec un petit rappel de sa carrière et un coup de projo sur un album acoustique ?

Smells like Grunge

Cornell donc, a commencé son ascension avec Soundgarden, un groupe ouvertement grunge qui a repris le flambeau de Nirvana et s’est illustré avec des titres devenus cultes très rapidement. Faisant parti du quatuor de Seattle avec Nirvana, Pearl Jam et Alice in Chains, Soundgarden propose un grunge plus travaillé que celui du héraut Cobain, moins immédiat et moins viscéral, mais toujours profond et mélancolique. On retient évidemment le morceau plus connu du groupe : Black Hole Sun sorti en 1994. En 1991, en parallèle de Soundgarden il fonde le groupe Temple of The Dog avec Eddie Vedder avant que ce dernier ne fonde Pearl Jam ! Après l’épopée Soundgarden, six albums, deux grammy awards, des concerts d’anthologie, et les déboires d’un groupe de musique qui a eu accès à la célébrité, Cornell décide de changer d’air et fonde le supergroupe Audioslave avec les zicos de Rage Against The Machine. Trois albums fulgurants, puissants et profonds vont alors naître de cette collaboration géniale. L’aventure prendra fin en 2006 sur une histoire assez hasardeuse de partage d’argent #Sameoldshit.

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Cornell sortit aussi quelques albums solo de belle envergure mais ne put jamais supplanter la popularité de ses collaborations en groupe malgré de belles fulgurances. On notera tout de même son dernier album Higher Truth où figure la magnifique Never Forgot My Broken Heart qui annonçait déjà l’humeur maussade du chanteur : « Every time I stare into the sun, Trying to find a reason to go on, All I ever get is burned and blind, Until the sky bleeds the pouring rain »

Un album pour les gouverner tous

Cornell a construit sa carrière sur sa voix caverneuse et rocailleuse qui plantait aussi bien les aigus que les graves dans des morceaux excités. Une grande musicalité, une belle profondeur de voix, et cette capacité à passer d’une voix claire à éraillée et ronde à la fois en une fraction de seconde. Voilà donc bien l’objet de mon article aujourd’hui : prendre la mesure du talent du bonhomme en se concentrant sur lui et lui seul. En acoustique m’sieurs dames.

Songbook est un album Best Of de plusieurs de ses concerts où Cornell s’autorisait des morceaux acoustiques ou des showcases mémorables entre Mars et Mai 2011. Et il est d’une très grande beauté. Naviguant entre ses compos solos et les reprises acoustiques de ses succès en groupe, le Songbook nous envoie devant un chanteur en état de grâce, et cela pour 16 chansons intimistes. Un homme et une guitare, il n’en faut pas plus pour convaincre celui qui l’écoute que Cornell était une des plus belles voix de notre génération en plus d’être un songwriter de grande classe.

Allez, pleurez avec mois mes amis, et rendez vous compte de la perte immense et du vide sidéral que laisse Cornell derrière lui. « Chapeau l’artiste » !

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