Tucker et Dale VS Evil, le film qui terrorise les rednecks

Allez, pour cette semaine Redneck, il fallait bien que je vous parle d’un slasher (terme usuel pour désigner les films d’horreur  gores hollywoodiens) un peu particulier ! Et pour parler d’un slasher, il faut bien évidemment une bonne dose de tripailles, de clichés, de violence et de mort les plus gores possibles. Je vais donc vous parler de Tucker and Dale VS Evil ou dans sa triste traduction française, Tucker et Dale fightent le Mal -eh oui…- Mais ne vous fiez pas à ce titre à faire frémir le bon goût de Cyril Hanouna, Tucker et Dale est à voir.

Un bière, une partie de pêche, et puis soudain, des teenagers

Tucker et Dale sont deux rednecks, héros de cette histoire, et aussi… victimes. Les bons gars pas très fûtfût, avec leurs mines patibulaires et leur démarche pataude décident de partir pénard se la couler douce pour leurs toutes premières vacances dans l’acquisition de Dale, une petite maisonnée au bord d’un marécage. Salopettes, chemises à carreaux, casquettes vissées sur leurs crânes en sueur, ils n’échappent pas au cliché basique du redneck paysan psychopathe, avec sa chique, son regard vide et sa crasse naturelle. Leur programme va être intense : bière, pêche et grand air… Le tout entre potos, le paradis en somme. Mais c’était sans compter sur une bande de jeunes ados décérébrés qui vont faire virer leurs vacances au cauchemar et le film en parodie maligne. Les jeunes n’échappent bien évidemment pas aux stéréotypes des slashers classiques et en sont eux-même conscients.

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Dans une folie paranoïaque, ils vont eux-même s’imaginer pris en chasse comme dans un film d’horreur où ils seraient les héros. Manque de pot, les psychopathes sont les mecs les plus adorables du monde et ne comprennent pas ce qui se passe. Hystériques, les étudiants vont se retrouver à se suicider ou s’entretuer dans des situations les plus rocambolesques possibles en prenant peur à la vue des deux larrons qui ne font que subir l’action autour d’eux. Imbroglio, quiproquo, même le molosse de Dale à première vue féroce n’est en fait qu’un gentil toutou borgne.

« Mais arrêtez de vous suicideeeer ! »

Quand les Américains font de l’humour

Il faut dire que l’esprit machiavélique du réalisateur canadien Eli Craig transforme ce slasher en un grand n’importe quoi d’un humour décapant. On se marre et on savoure les situations qui s’enchainent suite à des malentendus meurtriers.

Porté par Alan Tudyk et Tyler Labine en état de grâce humoristique, le film s’envole vers les sphères de la comédie très rapidement et l’on comprend qu’aucune prise au sérieux ne sera tolérée. C’est ici la force principale du film qui déroule les gags et les situations dans un rythme soutenu qui tient le spectateur en haleine et le font se bidonner de plus en plus fort. Là où Craig fait très fort, c’est qu’il arrive à distiller une ambiance très proche des films d’horreur classiques et à l’instar d’un Scary Movie mais en plus léger, il transporte le spectateur dans sa douce folie. Entre parodie et film gore Tucker and Dale VS Evil reste une bonne réussite pour un genre encore peu parodié avec autant de finesse. On regrettera tout de même un finish un peu fade où le réalisateur décide de rebondir sur une histoire plus classique, un poil dommage, le délire tenait bon pourtant.

Tucker and Dale VS Evil est un excellent divertissement, un poil gore et franchement délirant qui vous fera passer un très bon moment. C’est con, inattendu et drôle. Je recommande chaudement ce film du jeune réalisateur qui a su faire un objet très efficace et détendu du ciboulot du début à la fin. Imparfait, mais agréable et drôle, que demande le peuple ?

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