Vampire The Masquerade Bloodlines 2 : entre fascination et désillusion totale, cette sortie risque de vous briser le cœur de joueur exigeant
Tu t’es déjà retrouvé face à un choix si étrange que même un vampire hésiterait à mordre ? C’est exactement ce que je viens de vivre entre deux éclats de rire et trois soupirs de désespoir.
Ici, chaque détour réserve une surprise, et crois-moi, tu risques d’en voir de toutes les couleurs, même dans l’obscurité. Un univers sombre, des jeux de dupes, et quelques situations aussi loufoques qu’un clan Malkavian en goguette.
Curieux de découvrir ce qui se cache derrière le rideau ? Laisse-moi t’embarquer… mais n’oublie pas ta boussole, tu pourrais bien perdre la tête (ou ton sang !)
Un Seattle enneigé, superbe mais étrangement vide
Dans cette suite, le joueur incarne Phyre, un vampire ancien surnommé le « Nomade », réveillé après une longue torpeur et affaibli par une marque mystérieuse. L’idée de départ est séduisante, renforcée par une seconde conscience, Fabien, un détective Malkavian hantant l’esprit du protagoniste et offrant des flashbacks dans le Seattle des années 1920. Ce duo fonctionne, l’un sombre et acerbe, l’autre plus léger et sarcastique.
Visuellement, Seattle affiche une atmosphère froide et envoutante : rues enneigées, lumières de Noël, sans-abris errants… Mais le charme se brise vite. La ville est figée, les PNJ répètent les mêmes lignes, et l’espace explorable se limite à une poignée de bars et de clubs recyclés en boucle. Même les allers-retours narratifs entre présent et passé manquent d’impact, Fabien parcourant souvent les mêmes lieux que Phyre quelques minutes plus tôt. Une occasion manquée, tout comme le respect incertain de la Mascarade, tantôt strict, tantôt étrangement permissif.
Intrigues politiques solides, dialogues soignés… mais peu de conséquences
Là où Bloodlines 2 brille véritablement, c’est dans son univers et son écriture. Phyre se retrouve plongé dans un contexte politique tendu : la Camarilla vacille, les Anarchs gagnent du terrain, et les jeux de pouvoir sont légion. Les dialogues sont bien interprétés, bien écrits, et l’ambiance poisseuse de la Mascarade fait son effet. Fabien, de son côté, enquête sur une série de meurtres, ajoutant une couche d’intrigue passionnante.
Cependant, les choix de dialogues manquent cruellement d’impact. Pas de romances, peu de conséquences aux décisions, et un scénario qui privilégie les discussions à rallonge plutôt que des interactions significatives. Les personnages, parfois stéréotypés, restent pourtant l’un des points forts du jeu, tant on prend plaisir à les écouter… jusqu’à ce qu’ils nous envoient réaliser des quêtes banales et répétitives.
Un gameplay répétitif qui peine à convaincre
La grande faiblesse de Bloodlines 2 réside dans son gameplay, trop basique pour un RPG moderne. Les combats se résument à un simple enchaînement d’attaques et d’esquives, sans réel intérêt stratégique. Les combats furtifs mènent presque systématiquement à une mêlée chaotique, tandis que les boss manquent de dynamisme.
Le jeu propose pourtant des idées séduisantes : pouvoirs vampiriques uniques selon le clan (possession, charme, dagues de sang…), pouvoirs universels comme la télékinésie ou la vitesse, facultés Malkavian de lecture des pensées, etc. Mais rien n’est suffisamment exploité. Phyre, surpuissant dès le début, évolue peu, ce qui annihile tout sentiment de progression. Les mécaniques RPG sont si minces qu’on en oublie presque qu’elles existent.