Doom : le retour du roi (PS4)

Je précise d’ores et déjà que ce test est axé sur l’aspect solo du jeu

Alors ça y est. Le revoilà. Il aura fallu 12 ans pour que Doom revienne afficher ses flingues et sa tripe sur nos écrans. Je ne vous ferai pas l’offense de vous présenter la licence phare du FPS (First Person Shooter), il y aurait énormément à en dire et je suis pas là pour faire un cours d’histoire. Parlons plutôt de ce nouvel épisode, développé par ID Software et édité par Bethesda Softworks.

A l’ancienne !

Tous ceux qui ont joué à Doom 3 en 2004, et oui déjà, l’avaient remarqué : les développeurs avaient essayé de se séparer du bourrinage primaire des origines pour faire entrer la licence dans la modernité. Pari réussi ou pas, les réponses sont mitigées (moi perso j’avais adoré). On avait donc comme dernière référence un jeu de tir en vue subjective, toujours, mais plutôt en mode « horrifique flippant ». Finis les niveaux labyrinthiques, les clefs de couleurs à chercher et le mitraillage frénétique des années 90, il avait fallu céder la place aux longs couloirs glauques, avec leur lot d’évènements scriptés qui font monter la tension et d’ennemis prêts à vous sauter dessus depuis un recoin sombre.

Dans ce nouvel opus… Finies les conneries ! On revient aux sources ! Retour des clés de couleurs, des niveaux où on doit ouvrir la carte pour savoir où aller et des arènes pleines d’ennemis à dézinguer sans pitié ni déplaisir. Du bon gros shooter à l’ancienne, brutal et sans concession. Mais faire un jeu old school ne veut pas forcément dire être has-been. Les petits malins qui nous ont pondu ça n’ont pas oublié d’intégrer quelques éléments nouveaux qui varient pas mal le plaisir de jeu.

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Un revenant est en train de vous mettre à mort avec votre propre bras. Ce jeu est trop fun.

Le premier d’entre eux est le « glory kill ». Ce mécanisme au nom décalé vous permet de mettre à mort un ennemi sonné par la pluie de balles que vous avez abattue sur lui. La pression sur le joystick droit déclenchera sur votre infortuné adversaire une sorte de « fatality » bien gore qui fera la joie des petits comme des grands. Celle-ci sera différente selon votre positionnement, de face, dans le dos ou de coté, que vous soyez en train de sauter sur lui ou que vous visiez les jambes. Au delà du coté spectaculaire, ces glory kills relâcheront quelques petits objets de santé, donc mieux vaut en faire un maximum.

Coté nouveauté, on a aussi la possibilité d’améliorer ses armes. Il en sera de même avec votre armure ou tout simplement votre perso. Toutes ces améliorations se trouvent au fil du jeu ou si vous parvenez à faire des défis imposés par l’IA de la station martienne, du genre « effectuez trois glory kills depuis les airs », « trouvez quatre secrets dans le niveau » ou « tuez 20 démons à l’aide d’un pouvoir ». Ah oui parce qu’il y a des pouvoirs aussi : invulnérabilité, berserker, quad-damage… Les mêmes que dans les vieux Doom !

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Une botte levée, un crâne à terre… Je crois que nous savons tous comment cela va finir.

A coté de ça, Doom revient donc aux fondamentaux mais en plus rapide ! Comme le dit un conseil lors des temps de chargement : « si vous ne bougez pas, vous êtes mort ». La formule est on-ne-peut-plus véridique ! Les ennemis sont tenaces, vicieux, peuvent calculer votre trajectoire de déplacement pour vous carrer une belle boule de feu entre les chicots et surtout… ils sont souvent nombreux. Dans certaines arènes sur plusieurs étages, on se retrouve à zig-zaguer entre les projectiles de fusils à plasma tout en truffant de plomb un Mancubus, sans oublier de surveiller du coin de l’œil les diablotins qui se sont téléportés sur la corniche juste au dessus. Mais une fois le dernier baron de l’enfer baignant dans son sang, l’œil crevé par la corne que vous venez de lui arracher, il faut bien avouer que « putain, c’était épique ! » (Je me suis surpris à dire ça à voix haute, pour de vrai). Et plus on avance dans le jeu, plus les fusillades deviennent hardcore. Bon sang, ça faisait un bail que je m’étais pas autant éclaté dans un FPS solo !

La chair et le sang

Bon, vous l’avez sûrement compris, Doom est sanglant. Le contraire aurait été de toute manière un pur blasphème, mais là les petits gars d’ID Software ont vraiment fait les cochons. Sang, morceaux qui s’éparpillent, glory kills exagérément cradingues… On a tout le package, histoire de vraiment montrer à tout le monde que « Coucou ! Me revoilà ! ». Les décors aussi sentent bon l’anatomie éparpillée, croisée qui plus est avec des symboles sataniques : de quoi ravir Familles de France !

La palme d’or du crado est décernée à la star du jeu, j’ai nommé la tronçonneuse, qui a bénéficié d’un traitement intéressant. Dans les anciens jeux, la tronçonneuse avait du carburant infini et servait à infliger en continu des dégâts importants, quitte à prendre un peu cher sur les bestiaux les plus costauds. Sur ce Doom actuel, notre outil préféré doit être rempli en essence et permet selon le contenu de son réservoir de tuer d’un seul coup n’importe quel ennemi ! Les plus petits ne demanderont qu’une dose de carbu, les moyens trois et les gros tas videront d’un coup cinq galons. Ça n’a l’air de rien, mais cette possibilité d’éliminer immédiatement un ennemi relou (avec un certain panache, vous vous en doutez) m’a permis de retourner plusieurs bastons à mon avantage. Non vraiment, bon boulot !

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Je crois que nous savons tous comment cela va finir 2 : le retour

Coté graphisme, Doom est plutôt beau. Si les phases sur Mars ne vous offriront pas de superbes panoramas, loin de là, il faut avouer <SPOILER ALERT (si le scénar de Doom vous importe lol)> que votre petit voyage en Enfer sera beaucoup plus dépaysant ! Il sera aussi l’occasion pour vous d’admirer de très jolis morceaux d’architecture apocalyptique franchement réussis. <SPOILER ALERT (non sérieusement, il vous intéresse ?)> Il arrivera par contre que les textures tardent un peu à s’afficher, ce qui ne fait pas très sérieux faut avouer. Pas de ralentissements par contre, ou alors tellement peu que je m’en suis même pas rendu compte, malgré la quantité hallucinante de trucs affichés à l’écran qui remuent dans tous les sens, et ça c’était juste OBLIGÉ   !

Choisis ta destinée

Pour renouer avec la tradition, les gars de ID Software ont planqué dans les niveaux une quantité astronomique de secrets, assez difficiles à déceler notamment pour un œil-de-taupe tel que moi. Après tout, quitte à faire des niveaux labyrinthiques, autant en plus les truffer de zones cachées. Trouver ces secrets vous octroiera pas mal de bonus pour améliorer armes et armures (comme dit plus haut) à votre convenance grâce à des modules-tir-secondaire : la grosse majorité de vos (nombreuses) pétoires dispose de deux modules possibles, que vous choisirez selon votre style de jeu. A vous le fusil à pompe explosif, le fusil d’assaut doté de mini-missiles ou le lance-roquettes à tête chercheuse ! Préfèrerez-vous monter des visées laser pour enchaîner les tirs dans la tête, faisant de vous le sniper le plus redouté des enfers ? Ou ferez-vous comme moi, qui ai préféré foutre des grenades, missiles et roquettes additionnelles sur la quasi-totalité de mes flingues pour tout faire péter sur fond de musique métal ? A vous de voir.

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Que serait Doom sans son bon vieux Cyber-Démon ?

Dans le genre choix tout con, il y a… le background. Si le scénario n’est pas folichon-folichon (c’est le même que Doom 3 à quelques nuances près, et pas la même fin), tout l’univers développé derrière a bénéficié d’un travail remarquable. Les infos sur les noms des démons, leur rang en Enfer, à quelle période ils y sont apparus, les personnages, les différents environnements… sont disséminées sur des disques de données que vous pourrez, ou non, consulter. Il est possible donc pour les moins pointilleux de rusher le jeu sans y faire attention, mais pour y avoir jeté un œil, je dois avouer que c’est assez intéressant. Pourquoi ne pas se saisir de ce ramassis de fluff et l’utiliser pour… je sais pas moi… une campagne de jeu de rôles ? Un scénar pour Doom : le jeu de plateau (ça existe) ? Voire même de toutes nouvelles missions pour Doom ? Tout cela est complètement possible, la dernière proposition en particulier.

Bethesda a l’habitude que ses jeux soient modés de partout. La franchise Doom a l’une des communautés les plus créatives qui existent : des cartes pour Doom premier du nom continuent de voir le jour ! Pas étonnant donc de se voir proposer un outil, présenté comme facile d’utilisation, pour créer ses propres missions : SnapMap ! Je n’ai pas encore posé mes mimines dessus (pas encore terminé la campagne solo) mais il semblerait qu’un gros effort ait été fait pour que, un peu comme un Little Big Planet FPS gore, chaque joueur assez motivé puisse laisser libre cours à son imagination et transposer ses envies dans des maps de Doom sans trop avoir à se prendre la tête. Intention louable donc, espérons que la communauté suivra et fasse encore vivre ce jeu longtemps. Sérieux, il le mérite.

Une petite présentation de SnapMap. En anglais.

Le petit trailer qui va bien. Tout y est, même la tronçonneuse !

Verdict

fdsC’est bien le grand retour annoncé du Doom à l’ancienne : exit les tentatives de faire de la licence un FPS horrifique, Bethesda et ID Software ont replongé dans les années 90 pour nous ramener ce bon vieux FPS ultra-violent que nous aimions tant ! Désireux de contenter à la fois fans hardcore et nouveaux venus, le jeu a le bon goût de proposer nombre de trouvailles originales qui vous permettront d’adapter votre équipement à votre style de jeu. Tous ces beaux efforts donneront surement envie aux plus créatifs de faire vivre cet univers à la fois riche et brutal. Et vu qu’on leur a fourni tous les outils pour ce faire, alors pourquoi s’en priveraient-ils ?

Petrocore

Tout comme Narfi, Petrocore est issu de la sous-espèce des Trolls du Périgord (d'où son nom). Il se nourrit de tout ce qui passe à sa portée du moment que ça a été cuit dans de la graisse d'oie, voire de canard. Parce qu'il aime le gras, Petrocore est surtout versé dans la musique métal brutale et toutes sortes de produits faisant preuve d'un bourrinisme sans failles ou d'un humour pas fin.

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