Raid : Shadow Legends – Aventures épiques dans un monde med-farm

Vous avez forcément entendu parler de Raid : Shadow Legends. Tout Youtube a été envahi il y a quelques mois par une campagne de pub qu’on peut sans honte qualifier d’agressive et qui vantait les qualités du jeu. Et moi je suis un homme qui aime bien ce genre de / je(u) veux bien qu’on me nomme pigeon si on le veut : bref vous l’aurez compris, les images que la plateforme me dégueulait dans les yeux à chaque clic sur une miniature de youtuber a fait son effet. Du graphisme fantasy, des champions charismatiques, la promesse de combats épiques au tour par tour, le tout gratuit (même si je me doutais bien qu’il se tramait quelque chose de pas net), je me suis dit qu’en plein milieu d’un confinement qui se faisait long, ce serait pas mal de tester d’autant que même si c’était à la base un jeu mobile, je pouvais y jouer sur PC (beaucoup plus confortable). Après plusieurs mois de présence sur ce jeu développé par le studio israélien Plarium, voici mes impressions.

Il y a même un gros dragon !

La chance aux champions

On va parler tout d’abord du cœur du jeu, c’est à dire le combat. Pour croiser le fer, vous devrez choisir quatre ou cinq champions (selon le mode de jeu) de votre écurie. Nous sommes face à un RPG tactique au tour par tour, et vos personnages n’auront pas tous le même rôle : y en a qui font du gros dégât de zone, qui balancent des frappes surpuissantes plus ciblées, qui rendent les points de vie perdus, qui procurent des avantages à votre équipe ou infligent des désavantages à vos ennemis et certains sont même spécialisés pour faire tomber les gros boss que vous ne manquerez pas de croiser. Un bon équilibrage des forces est à rechercher… mais pas que.

Eh oui, les champions ont tous une « affinité » qui les rend faibles ou puissants face à d’autres. Voilà la « roue des affinités » qui va vous aider à comprendre facilement.

En rouge, la force. En bleu, la magie. En vert, l’esprit. Au centre et en violet, le néant.

Zavia l’ange noir, par exemple, est une championne « force » en rouge sur la roue. Elle sera donc plus efficace contre un champion ou boss « magie » mais perdra de sa superbe contre des adversaires « esprit ». Le « néant » au centre, n’a ni force ni faiblesse et ce quelle que soit l’affinité qu’il rencontrera. Un système de combat classique en somme, qui peut se révéler à la fois dynamique et stratégique avec les nombreux buffs/débuffs que peuvent générer les personnages. Ou alors chiant comme une partie de Magic : the Gathering entre quatre joueurs ayant décidé de sortir leur deck blanc-bleu, quand les buffs/debuffs en question ralentissent le dénouement du combat jusqu’à plus soif.

Voici Zavia. C’est la plus balèze de ma team. Elle fait tout, sauf le café.

Pêche au Siroth

Après une séquence mi-cinématique mi-tutoriel, l’Arbitre va vous expliquer les tenants et les aboutissants du jeu. Note : l’Arbitre n’est pas une personne en maillot et short de foot qui siffle quand il y a faute, non c’est plutôt une elfe surpuissante qui coordonne l’effort de guerre contre Siroth, le très méchant démon qui corrompt le monde de Téléria. Suite à l’intro donc, l’Arbitre vous explique qu’elle vient de perdre les quatre champions sur qui elle misait gros et vous propose d’en ressusciter un : Kael le mage elfe noir (c’est lui qu’il faut prendre parce que c’est le plus fort), Elhain l’elfette, Athel la paladine humaine et Galek l’orque (qui est le moins fort des quatre et que j’ai bien évidemment choisi comme un teubé). Une fois ceci fait, vous voilà balancé dans le Hub du jeu. Ne vous en faites pas, l’Arbitre est une meuf cool et elle va vous expliquer pas mal de choses, notamment là où il faut cliquer pour faire des trucs.

Voici mon Hub. Et oui, mon pseudo est réellement Eclafouerator.

Au début tout ne sera pas débloqué, cela se fera au fur et à mesure de votre progression dans la campagne. Ce sera d’ailleurs votre principale préoccupation en tant que nouvel arrivant sur Téléria, donc parlons-en.

Avec votre nouveau champion et les copains qu’il se fera bientôt (on verra comment), vous allez devoir parcourir les douze chapitres de l’aventure, eux-mêmes divisés en sept sections. Chaque début et fin de chapitre vous gratifiera d’une petite cinématique, à base de texte et d’illustrations franchement chouettes. Pour votre gouverne, sachez que le scénario a été écrit par un certain Paul C.R. Monk, écrivain reconnu et qui signe ici un déroulé certes ultra classique mais solide. Entre ces jolies historiettes, c’est de la baston contre des mobs, de section en section, jusqu’à la septième où vous attend un boss. 

Vous devriez boucler la campagne en peu de temps, et cela peut d’ailleurs être l’objectif final d’un joueur casual qui n’a pas envie d’aller plus loin. Car c’est après cette étape que le jeu commence vraiment, avec son lot de challenges corsés.

Une illus de la cinématique de la campagne. Pour un jeu mobile, les gars ont quand même assuré.

Et ouais, finie la touchette ainsi que la narration au passage (dommage), vous allez pouvoir vous frotter aux retors donjons, à l’arène sans pitié, au monstrueux boss de clan, à la tour de malheur qui porte bien son nom, et aux guerres de factions. Je crois n’avoir rien oublié, et je vais vous faire un petit tour d’horizon :

– Les Donjons : il s’agit de vaincre deux vagues de mobs (sauf contre l’araignée géante) et un boss. Chaque victoire vous débloquera le niveau suivant du donjon, la même chose mais avec des monstres de plus haut niveau. Évidemment, plus vous jouez à des niveaux élevés, plus les récompenses seront intéressantes. Mais gare ! Vos ennemis ont tous leur spécificité et une équipe qui écrase le golem de glace sans difficulté pourra se faire rétamer en beauté par le chevalier de feu. Analysez leurs attaques et composez votre équipe en conséquence.

Pour aller affronter l’araignée, sortez vos meilleures attaques de zone !

– L’arène : ici, vous devrez composer deux équipes, une pour l’attaque et une pour la défense. L’équipe d’attaque est celle que vous décidez d’envoyer au combat, et que vous pouvez contrôler manuellement, contre les équipes de défense des autres joueurs contrôlées par l’IA. Vos défenseurs, de la même manière, essaieront de vaincre les attaquants des autres joueurs qui vous cherchent des noises. Chaque victoire vous fait monter dans le classement, chaque défaite vous fait descendre. Toutes les semaines, un prix vous est remis selon la ligue dans laquelle vous vous trouvez : bronze, argent, or et diamant. À noter qu’une version en équipe est aussi dispo, où vous composerez trois équipes de quatre pour aller claquer les défenseurs d’autres joueurs. Pour ce mode, mieux vaut avoir pas mal de champions costauds.

– le boss de clan : Raid : Shadow Legends est un jeu communautaire et vous aurez donc vite intérêt à intégrer un clan pour bénéficier de nombreux avantages. L’un de ceux-ci est le combat contre le boss de clan. Pour faire court, c’est un morceau énorme avec un gros gros tas de points de vie et qui tape fort. Vous et vos copains de clan devrez lui faire un max de dégâts pour faire descendre ses PV à 0 et ainsi obtenir des récompenses. Le boss de clan au niveau facile tombe assez rapidement, mais d’autres niveaux attendent les plus ambitieux jusqu’au ULTRA-CAUCHEMAR, où le bestiau met des mandales assez épicées.

Allez les loulous, bon courage hein !

– Les guerres de factions : tous les jours, deux ou trois cryptes se débloquent. Dans chacune d’entre elles, vous ne pourrez utiliser que des gens de ladite faction, à savoir Hauts-Elfes, Barbares, Hommes-Lézards etc. Les victoires que vous y remporterez vous octroieront des matériaux pour la forge d’artefacts et quelques glyphes incontournables pour stuffer vos champions comme des porcs. De temps à autres un boss apparaîtra, avec un design bien classe mais qui représente un vrai palier de difficulté.

– La tour de malheur : dernière arrivée, elle est composée de toute une suite de combats et de boss bien hardcore, à réserver aux vétérans. Inutile de vous dire que je suis plus proche du hall d’entrée que du sommet.

« Mais dis-moi mon bon Petrocore, il va en falloir du champion pour réussir à faire tout ça ? Comment je fais ? ». Excellente question, mon cher lecteur imaginaire. Je vais m’empresser d’y répondre dans le chapitre qui suit.

Lui c’est Gros Bill. C’est l’autre plus balèze de ma team. Il aime broyer des gens.

Farm, faaarm, je te dédie ces mots

Comme vous le savez certainement, Raid : Shadow Legends est un gacha. Vous recevrez vos champions via des « éclats », des pochettes surprises fantasy en gros, que vous ouvrirez pour recevoir l’un d’entre eux aléatoirement. La couleur de l’éclat reflète la chance que vous aurez d’avoir une pioche heureuse ou non. Les champions communs et peu communs sont faciles à avoir mais globalement peu intéressants, les rares vont du complètement fumé au naze le plus total, les épiques sont généralement très bons et les légendaires, ultra durs à avoir, ont des compétences exceptionnelles.  Plutôt que de m’emmerder à vous expliquer, je vous ai fait une magnifique impression écran du tableau des stats. (Note : les éclats du néant sont un peu particuliers car ils sont pratiquement le seul moyen d’avoir des champions du néant, quelle que soit leur rareté).

Vu la rareté des éclats sacrés, autant vous dire que vous croiserez pas des légendaires tous les jours

Après, Plarium a prévu plein de façons de booster vos chances d’avoir des champions cools : évènements « chance x2 », fusionner certains champions pour en avoir des meilleurs, gagner 100 fragments d’un champion pour l’invoquer, récompenses de connexion etc. Seulement voilà, sinon ce serait trop beau et trop facile, vos champions sortent de leur éclat niveau 1, sans équipement et avec des compétences de base. Pour en faire des bourrins de compet’, il va falloir les faire leveler, leur coller des artefacts bien améliorés et trouver des grimoires pour booster leurs capacités. Pour ce faire, y a pas 36 solutions : vous allez devoir farmer comme jamais.

Gros-Bill, mon Ogre niveau 60, emmène ses copains bas niveau pour une séance de farming

VOILÀ on va maintenant aborder le gros gros point noir du jeu, assez caractéristique des jeux mobiles : le farm. Quel que soit votre objectif (toper de l’équipement, des potions, de l’argent en jeu, des parchemins, des gemmes, des points pour les tounois), il va falloir vous taper des étapes de donjons ou de campagnes en boucle. Encore et encore. Alors certes on peut régler les combats en automatique pour ne pas perdre trop de temps et même demander au jeu de lancer un combat plusieurs fois de suite, mais ça reste du farm bête et méchant dans des proportions dignes de la FNSEA tant les ressources nécessaires pour avancer sont nombreuses. Il existe bien sûr un moyen très simple pour aller beaucoup plus vite : payer avec de l’argent véritable, mais le prix des packs est quand même conséquent (certains diront abusifs) et la carte bleue va vite atteindre sa température d’ébullition si vous voulez vous faire du sur-mesure. D’autant que Plarium sait comment attiser les désirs, en proposant packs et promos entrant étrangement en résonance avec des évènements en cours. « Coincidence ? I THINK NOT ! »

En somme, une fois la fin de la campagne atteinte, les paliers vont être de plus en plus nombreux et difficiles à passer, on ne va pas se mentir. Beaucoup de joueurs jetteront l’éponge (j’ai moi-même claqué mon petit ragequit de plusieurs semaines) devant l’ampleur de la tâche : faire des équipes performantes contre le boss de clan, dans l’arène, les cryptes de factions et les différents donjons tout en prenant en compte les affinités n’est pas une mince affaire. La sensation de progrès est pourtant réelle et même si on bute contre un obstacle, il est toujours possible de se fixer d’autres objectifs pour progresser tant Raid : Shadow Legends regorge de défis. De plus les aides ne manquent pas : le joueur français Alucare (cocorico !) a monté un site super, bourré d’aides de jeu et de fiches pour chaque champions, et il suffit que vous vous trouviez un clan composé de joueurs expérimentés et bienveillants pour que votre évolution se fasse dans la joie et la bonne humeur. Spéciale dédicace d’ailleurs au clan Whip et Granolas et à tous ses membres, je vous promets qu’un jour je réussirai à vous aider pour le boss de clan en cauchemar.

Même si Raid : Shadow Legends est un jeu mobile avec toutes les limites que cela comporte pour un « trve gamer of PC masterrace », il n’en reste pas moins un gacha de qualité, complet et bénéficiant d’un suivi considérable de la part de Plarium. Il n’y a qu’à voir pour s’en assurer les efforts récents déployés en direction des clans, comme les toutes nouvelles quêtes de clan ou les tournois bi-hebdomadaires « Clan contre Clan » qui permettent à tous les membres actifs de récolter en bonne quantité des prix sympas. Évidemment, vu le modèle économique du jeu, je vous conseille de bien vous renseigner avant de vous jeter à l’eau. Le farm à outrance et la mécanique de pochette surprise ne vous font pas peur ? Alors vous pourriez trouver en Raid : Shadow Legends une expérience plaisante, pleine de challenges exigeants, de champions aux designs franchement classes (pour la plupart) et de gens bien sympas souvent prêts à aider le gros noob que vous êtes.

Quelques champions dont j’aime le style, parmi beaucoup d’autres.

Petrocore

Tout comme Narfi, Petrocore est issu de la sous-espèce des Trolls du Périgord (d'où son nom). Il se nourrit de tout ce qui passe à sa portée du moment que ça a été cuit dans de la graisse d'oie, voire de canard. Parce qu'il aime le gras, Petrocore est surtout versé dans la musique métal brutale et toutes sortes de produits faisant preuve d'un bourrinisme sans failles ou d'un humour pas fin.

Lâche ton cri

  • 29 janvier 2024 at 8 h 41 min
    Permalink

    Bonjour, je joue à RAID depuis bien longtemps et je suis d’accord avec ton opinion… pour avancer VRAIMENT il faut payer, et pas des clopinettes ! mais tout de même on peut s’amuser en persévérant sans trop dépenser, c’est ce que je fais mais parfois il y a de quoi damner, ce sont toujours les mêmes champions qui sortent avec n’importe quel éclat… une question : après une fusion, les 4 champions fusionnés sont-ils ensuite perdus avec tout leur équipement, ou bien on les retrouve comme avant, dans le jeu ? Tous mes compliments pour ton site, vraiment super ! un cordial coucou d’Italie où j’enseigne notre belle langue. Une bonne année !!!

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