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Dead Snow 2 : Red vs Dead, le digne héritier d’Evil Dead 2

Boom ! Et ouais les mecs, tout est dans le titre, j’y vais pas par quatre chemins moi, j’suis un malade ! Et c’est un grand fan d’Evil Dead 2 qui écrit !
Sorti en 2014, alors que personne ne l’attendait après un premier épisode sympathique mais sans plus, Død Snø 2 puisque c’est son nom, n’a pas assez fait parler de lui, la faute à un budget marketing sans doute moins élevé que le PIB de Nauru. Et il est temps de rétablir cette terrible injustice, car au Cri, nous sommes les justiciers masqués de la culture underground, celle qui parle de nazis, de zombies, et de nazis zombies !
Oui Messieurs Dames, je vous le dis, aujourd’hui le Cri va vous faire découvrir une œuvre majeure des séries B, tout droit importée du pays du saumon !

Un film nordique de zombies : No(r)Way !

Mais reprenons depuis le début, car avant un Dead Snow 2, il y eut un Dead Snow tout court. Sorti en 2009, celui-ci adaptait la recette du Slasher à une cabane abandonnée dans les montagnes du Nord de la Norvège, avec pour méchants une escouade de nazis zombies SS, à la recherche de leur or piqué par une bande d’étudiants en médecine pas forcément très fute fute. Le film est très lent à démarrer, mais une fois que ça part, c’est sur les bons rails, et on se bidonne tandis que le Standartenführer Herzog envoie ses troupes de zombies à la poursuite de nos héros.
Tous les éléments classiques du Slasher répondent présents, que ce soit la survie d’un unique protagoniste à la fin, ou le procédé du Death by Sex, morts ici d’ailleurs amplement méritées (la scène de sexe impliquant un gros qui fait caca, et un léchage de doigt sans utilisation de savon) !


Venez me dire que ces deux là méritent pas de se faire bouffer par des nazis zombies…

A part ça, Dead Snow restera surtout dans les annales pour sa connerie débridée et ses quelques très bonnes idées, dont le broyage de gueule au motoneige, ou encore la descente en rappel à l’aide de tripes, que Machete n’a donc pas inventé ! Prend ça dans tes dents Robert Rodriguez !

Mais puisqu’on parle de Dead Snow 2, qui commence immédiatement à la fin du premier, il me faut vous spoiler la fin de Dead Snow.

ATTENTION ! Spoilers sur le final de Dead Snow !

A la fin du premier opus, ne reste que Martin encore en vie, s’enfuyant après avoir rendu l’or volé aux nazis. Seulement voilà, sa copine avait placé une pièce du trésor dans sa veste sans qu’il ne le sache, et, alors que le moteur de sa voiture démarre, Herzog apparait à la fenêtre…

Fin des spoilers !

Meurs, pourriture national-socialiste !

Dead Snow 2 commence à ce moment précis, alors que Herzog pète la vitre, et que Martin recommence à se battre pour sa vie. Une première scène qui donne le ton pour tout le reste du film : hyper drôle grâce à Gunther, elle n’en oublie pas de laisser planer la tension. Mais spoil mineur : Martin s’en sort, et se réveille dans un hôpital, quelques jours après sa mésaventure.
Herzog, de son coté, et lui aussi ayant survécu de justesse, se décide à envahir le Nord de la Norvège avec son armée de nazis zombifiés. S’en suit alors un combat de tous les instants pour Martin, qui doit échapper aux autorités l’accusant d’avoir assassiné ses amis, et trouver comment combattre le maléfique Herzog. Dans sa quête, il enrôle des chasseurs de zombies américains (dont le leader est incarné par Martin Starr, l’inénarrable Gilfoyle de Silicon Valley) qui débarquent pour venir combattre l’infamie rappelant les heures les plus sombres de notre histoire…
En parallèle, on suit aussi une brigade de flics Norvégiens complètement déboussolés, dont le capitaine est un nul, malhonnête, complètement dépassé par les événements. A supposer qu’il soit là pour jouer les comic relief, le film n’en avait pas vraiment besoin : les moments sérieux parviennent toujours à se maintenir sur cette fine ligne parfaite, où les choses sont emplies de gravitas tout en restant hilarante.

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Le flic le plus stylé de l’histoire du Cinéma. Après Cruchot, faut pas déconner.

Exactement comme le faisaient Evil Dead 2, Brain Dead, plus récemment Drag Me to Hell ou, toujours plus récemment, Ash VS Evil Dead. Bref, vous avez compris le topo : c’est extrêmement drôle tout en restant sérieux.
Et le mélange des genres, c’est extrêmement difficile à réussir. Jusqu’ici, je considérais Sam Raimi, réalisateur d’une bonne partie des exemples cités précédemment, comme le seul maître incontesté du procédé. Et bien laissez moi vous dire que le réalisateur des Dead Snow, Tommy Wirkola, vient bien poser ses Testiklene sur la table.
Parce que ce qu’il vous faut pour réussir un mix des genres pertinent, ce sont des persos qui risquent leurs vies et doivent sauver le monde face à une menace incroyable, tout cela venant à être contrebalancé par des idées de réalisation et de scénario qui vont désamorcer la tension, sans pour autant l’écraser. Un exercice d’équilibriste périlleux que réussi haut la main Dead Snow 2.

Parce que ce film, c’est surtout un festival de bonnes idées de réal et de conneries assumées dans le scénar.

Nazombis VS Zombievski

Que ce soit la pertinence de la musique (le meilleur placement de Total Eclipse of the Heart, EVER !) ; la folie débridée du gore et des saloperies que font les nazis, du genre rouler en tank sur une mère enceinte et sa poussette, et trucider une vieille mamie dans son bain ; ou enfin et surtout, la géniale manière d’user des tripes. Foutredieu l’utilisation de la tripaille !
Je me souviens d’une discussion que j’ai eu il y a quelques années de cela avec mon frère, qui me citait Machete comme un des plus grands films de série B jamais réalisés, juste parce que Machete descend en rappel le long d’un mur via les tripes d’un méchant qu’il vient d’éviscérer.
Et bah ça, c’était déjà dans Dead Snow tout court. Sorti UN AN avant Machete ! Donc rendons à Herzog ce qui est à Herzog, le bon usage de la tripaille, c’est la Norvège, pas le Mexique.
Mais je diverge, et ce site n’a pas vocation à parler de fesses.

Revenons à not’ tripoux : l’utilisation de la tripe dans Dead Snow 2 va encore plus loin. C’est du génie. J’ai pas envie de vous spoil, mais allez, quand même un petit indice : un tank, pour rouler, ça a besoin de gasoil, du coup faut siphonner l’essence des caisses qui traînent. Et avec quoi on siphonne l’essence quand on est un nazi zombie démoniaque ?
Ouais voilà. Du génie je vous dis.

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Parce que c’est UNE façon, JUSTE UNE, d’employer la tripe dans ce film. Mais passons.

Dead Snow 2, c’est aussi, et je sais que ça va être difficile à croire, une réalisation léchée. Sans rire, bon nombre de scènes sont tournées avec beaucoup d’originalité, de clarté ET d’inventivité. Le combat final entre Martin et Herzog donne lieu à des plans séquences assez ouf, où notre protagoniste passe à travers murs et toitures sans qu’il n’y ait de cut.
L’ultime bataille quant à elle, est tournée de façon épique, avec une véritable iconisation des personnages et de la baston qui se joue, entre soviétiques zombies et nazis zombies, parce que oui, le sous-titre du film spoile, alors j’vois pas pourquoi j’me ferais chier.

Une grosse interrogation me turlupine en revanche sur la réal : alors qu’elle est vraiment excellente tout du long, la scène dans les marais où un des protagonistes fuit face aux zombies, m’apparait comme étant un gros furoncle purulent sur la face joliment décomposée de ce film de zombie.
C’est bien simple, en la voyant, j’ai cru qu’un autre réalisateur avait pris la caméra, la scène étant mal tournée et remplie de cuts épileptiques absents du reste du film, bref, une scène vraiment pas glorieuse, qui a réussi l’exploit de me faire sortir du film dans lequel j’étais jusque là totalement absorbé. Une prouesse de médiocrité quoi !
Et ça m’fait mal de le dire.Verdict

Dead Snow 2 : Red vs Dead est un film frais (pour un film de zombies qui ne le sont plus trop) et original. Des bonnes idées à la pelle, un ton sérieux mais rempli d’auto dérision,  un jusqu’au boutisme dans le gore et la connerie…
On a pas souvent l’occasion de se frotter à un film aussi drôle et au potentiel culte aussi important. Après un visionnage en compagnie d’un pote, un jeudi soir, bière à la main, je me souviens avoir dit « Ça me rappelle les soirées à regarder Bernie ou Le Grand Détournement. C’est tellement génial, putain. »
Un film à voir entre copains, autour d’une pizza, et avec le pack de binches qui va bien, juste après Evil Dead 2 et juste avant Brain Dead. Car oui mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, la sainte dualité du gore con vient de devenir une sainte trinité, pour notre plus grand bonheur.
Bon visionnage !

Narfi

Narfi a été accueilli au sein du Cri malgré sa nature de troll des forêts du Périgord, une sous espèce cohabitant rarement avec ses cousins des plaines Limougeaudes (Petrocore constituant la seule exception connue des Trollologues) Crasseux et vulgaire, poète dans l'âme, il aime à rester au fond de la tanière pour lire des bédés et jouer sur son PC, insultant de sa bouche pleine de poulet frit tous ceux croisant son chemin dans les dédales des internets.

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