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Les musiques de Boss qui en imposent

En ce mois de juin et alors qu’approchent les vacances d’un été qui s’annonce bizarre, parce que le Covid (eh oui j’ai pas dit la Covid, les vieux croutons de l’Académie peuvent bien râler), je me sentais l’envie de parler de ces épiques musiques de Boss qui viennent parfois créer un moment parfait de jeu vidéo. Alors que le combat s’amorce, vous vous attendez à entendre les mêmes notes que pour les 15 derniers malabars que vous avez occis à grands coups de tatanes et de magies variées. Mais pas cette fois. Cette fois-ci, la musique est différente. Unique. Taillée pour le boss face à vous. Et d’un coup d’un seul, vous savez que ça va pas être la même limonade. Ces thèmes bien souvent glorieux restent parfois dans les annales et c’est logique : soulignant la force de l’ennemi à affronter, ils montrent par conséquent le chemin parcouru depuis le début du jeu. Et deviennent donc, à certaines occasions, de véritables bornes mémorielles dans la vie d’un joueur. Sans plus attendre, voilà quelques-unes de ces musiques qui m’ont fait sortir d’un jeu le temps de me mettre une baffe aller-retour, avant de m’y replonger aussi sec.
Attention, SPOILS pour les jeux concernés, si vous ne les avez pas faits.

Neclord Battle Theme – Suikoden II – Miki Higashino

C’est le dernier thème de boss qui m’a vraiment marqué, donc je commence par lui. Neclord, c’est ce seigneur vampire qui a rasé le village de Viktor, précieux allié du héros de Suikoden II. Viktor pensait lui avoir castagné la tête lors des événements de Suikoden premier du nom, mais Neclord est un fourbe. Il est de retour, toujours aussi méchant et avec une armée de zombies en sus. Il est puissant, quasi-immortel, et c’est un crevard de la pire espèce. Jouant de l’orgue lors de sa première incartade avec l’équipe, c’est ce même orgue que l’on entendra jouer les premières notes d’un thème qui joue à fond la carte du rock gothique lorsqu’on retrouve Neclord pour lui mettre sa pétée.

Gwyn, Lord of Cinders – Dark Souls – Motoi Sakuraba

L’un des thèmes les plus célèbres et célébrés de la célèbre et célébrée série des Souls. Le thème de Gwyn est une pépite mélancolique, qui va permettre à elle seule de transmettre au joueur des sentiments mais aussi de la narration. Gwyn, c’est ce dieu solaire au sommet du Panthéon de Lordran. Puissant, juste, magnanime, il a permis au monde de prospérer avant de sacrifier sa vie et son âme pour tenter de le sauver, sans toutefois y parvenir. Lorsque le joueur arrive enfin face à lui, Gwyn n’est plus que la coquille décharnée de ce qu’il fut jadis. Faible et fripé, autrefois le plus puissant des dieux, il n’est plus aujourd’hui que le Seigneur des Cendres.
Tout dans ce thème de boss final vient souligner la misère de Gwyn. La mélancolie qui en ressort, l’idée de grandeur perdue, la faiblesse et la fragilité, la tristesse surtout, tout est là pour que l’on ressente, mais aussi que l’on entrevoie un autre pan de l’histoire de ce personnage.
À noter également que ce morceau de piano se joue uniquement avec les touches blanches de l’instrument, référence à la qualité solaire de Gwyn, mais surtout à son nom, qui signifie blanc dans les langues celtes.
Et pour plus d’infos sur la composition en elle-même je vous renvoie vers l’excellent épisode de 8-bit Music Theory.

Rivers in the Desert – Persona 5 – Shoji Meguro

Changement d’ambiance complet pour ce morceau, puisqu’avec Shoji Meguro, on part vers des tons plus acidulés, modernes, et bien plus pop que les compositions de Sakuraba. Ce qui se dégage de Rivers in the Desert est également à l’opposé de ce que proposait le thème de Gwyn. Ici, on ne cherche pas à faire naitre de l’empathie pour le boss que l’on affronte, le politicien criminel Shido, mais bien à faire monter le thermomètre, encore et encore, face à cet adversaire dangereux qui est aussi l’antagoniste principal du jeu. Les tensions de gameplay viennent ainsi rencontrer les tensions narratives, et la musique renforce cette synergie, donnant lieu à un combat épique comme jamais jusqu’alors.

Dancing Mad – Final Fantasy VI – Nobuo Uematsu

Quelle musique et quel thème associer à un clown psychopathe responsable de génocide (8 sur l’échelle de Joker) ? C’est simple, on lui donne le Kefka Theme, un thème qui rend le personnage drolatique, cabotin, aussi insignifiant qu’inquiétant, et laissant planer un certain danger derrière ses apparences de bouffon couard. Mais quel thème donner à ce même clown, lorsque celui-ci a réussi à détruire le monde et à en devenir le Dieu et maitre ? Un mouvement lyrique qui réemploie à l’envi bon nombre de leitmotivs utilisés tout au long du jeu pardi ! Et qui évolue tout au long du combat, passant du baroque au morceau de rock progressif, parce qu’après tout, pourquoi pas.
Comment ça la SNES n’a pas les capacités logistiques pour ce genre de choses ? Vous avez déjà rencontré Nobuo Uematsu, lecteurs de peu de foi ? Moi non plus, mais en ce qui concerne l’exploitation des cheap tunes pour en faire des trésors, l’homme est divin. Véritable pierre philosophale musicale, Uematsu a été capable de pondre l’un des plus grands morceaux de la musique de jeu vidéo, l’un des plus ambitieux, sur une console qui ne permettait même pas d’avoir plus de 8 pistes musicales simultanées. Et ouais, ça calme.
Pour plus d’infos, encore un poil de 8-bit Music Theory sur Dancing Mad, mais aussi un peu de Nerdwriter sur la musique de SNES.

6 : 24 – Furi – Danger

Premier thème de boss, pour le premier boss du jeu, mais c’est celui qui met en marche la machine, celui qui vous fait comprendre que vous allez suer, celui qui vous fait dire « putain ce jeu déchiiiiiiire ». Bref, c’est par lui et avec cette musique que tout commence, et que l’on est tout de suite plongé dans le bain du boss rush qu’est Furi. Un bain bouillant et électrisé qui vous envoie des tartes et un sacré paquet d’énergie.

 

Voilà pour un tour point trop exhaustif, de ces musiques de boss qui me restent en mémoire et qui sont les premières à me revenir. Enfin non, en fait y en a bien une autre.
Bon mais c’est la dernière hein ? Et pis je m’en vais, j’ai des trucs à faire. Genre finir un jeu où que y a pas de boss, mais dont je vais faire un article pour le Cri. Normalement. Teasing de fou.
Bon allez, toutchuss les aminches !

 

Bonus Stage
The Hunter – Bloodborne – Ryan Amon

Narfi

Narfi a été accueilli au sein du Cri malgré sa nature de troll des forêts du Périgord, une sous espèce cohabitant rarement avec ses cousins des plaines Limougeaudes (Petrocore constituant la seule exception connue des Trollologues) Crasseux et vulgaire, poète dans l'âme, il aime à rester au fond de la tanière pour lire des bédés et jouer sur son PC, insultant de sa bouche pleine de poulet frit tous ceux croisant son chemin dans les dédales des internets.

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