Nosgoth, un free to play qui a du mordant ?

 

Par une nuit brumeuse et froide de janvier, trois rédacteurs, aidés de leurs valeureux amis Klem et Sam, se retrouvèrent devant leurs écrans d’ordinateur pour un test endiablé. Happé par le monde virtuel, je me retrouvai alors dans la peau d’un humain au masque étrange et arbalète à la main. Dans une ville en ruine qui plus est ! Et très vite, nous comprîmes que l’adversaire ne nous ferait pas de cadeau. Mon ami Nemarth, perplexe devant les contrôles douteux de son personnage se retrouva très vite éviscéré (« Mais putain comment on tape ? Gh… Quoi ?!! J’capte rien ! J’viens de me faire déglinguer« ).
A force de persuasion, de patience, et d’acharnement, nous parcourûmes la bêta de ce free to play assez hardcore répondant au doux nom de : Nosgoth

Ne l’oublions pas, nous parlons ici d’une bêta, et donc d’un jeu pas encore officiellement terminé. Les éditeurs optent pour ce principe de plus en plus systématiquement et risquent souvent très gros en proposant un jeu qui est encore « bancal » par certains aspect, voir pour certaines bêta : complétement à la ramasse.
Qu’en est-il de ce Nosgoth ? Eh bien lisez l’article nom de nom !

Nosgoth, kessekecé ?

2015-02-01_00051
Un jeu très loin d’être moche.

Nosgoth, c’est le nom du monde de la série de jeux vidéos d’aventure Legacy of Kain : une série qui a su marquer les aficionados des jeux de dark fantasy et qui voyait s’opposer les humains aux vampires dans une guerre sanglante et sans merci loin des clichés manichéens. Avec ce Nosgoth, exit le côté aventure et le scénario sombre à souhait… Psionyx, le studio qui gère la licence a opté pour un free to play compétitif assez bourrin où deux équipes de quatre s’affrontent à mort. Chaque équipe est tour à tour humaine, puis vampire. Et tout le monde s’étripe joyeusement en deux manches de 30 kills chacune.

Les joueurs combattent sur des arènes extrêmement bien conçues et graphiquement très agréables bien qu’un peu classiques : on saute de toits en toits en survolant les ruelles de  jonchés de cadavres sanguinolents, on combat sur les quais du port saccagé, et même jusqu’au coeur du « Temple » lors de teamfights meurtriers dans les couloirs.

2015-02-01_00017
Viens petit humain, viiiieeens, on est bieeeen !

 

Un gameplay ultra nerveux, mais brouillon

Si le côté graphique est indéniablement réussi, qu’en est-t-il d’un point de vue technique ?

Tout d’abord il faut savoir que pour chaque race, il y a quatre choix de classes, et donc potentiellement huit gameplays différents (il faut savoir qu’à l’heure actuelle d’autres classes ont été ajoutées par le studio : notamment une classe de vampire qui fait apparaître des créatures, classe !)

2015-02-01_00002
Le système de l’armurerie : avant les parties, on équipe sa classe en changeant son arme principale, ses deux capacités spéciales ainsi que le bonus temporaire et son skin. Moyennant de l’argent fictif… ou réel. Sachant que l’on a deux possibilités : soit on « loue » une amélioration pour 7 jours, soit on l’achète définitivement. Le prix étant du simple au double.

 

Côté humain :
Du chasseur humain, qui tente de repousser les vampires avec sa compétence spéciale de rafale explosive, à l’archer, sorte de sniper qui fait d’énorme dégâts en chargeant ses tirs mais qui devient vite la cible vivante n°1, en passant par le prophète avec ses doubles guns et l’alchimiste avec son lance grenade et son mur de feu, les joueurs peuvent trouver leur bonheur.
Le gameplay des humains consiste en gros à ne pas trop décéder en masse. On se regroupe en tortue, Fort Alamo style, et on subit les assauts des monstres avec plus ou moins de skills (de classe) en essayant de coller au score, et parfois même, miracle, en gagnant. Le joueur solitaire se rendra vite compte que tout seul, on se fait découper en 10 secondes. Alors on avance groupé, on se planque, et on résiste !

2015-02-01_00020
3, 2, 1… je saute dans le tas.

Côté vampire :
On monte sur les murs, on saute des toits, on vole, on fonce dans le tas, on prend possession des autres joueurs humains, ou même, plus vicieux, on prend l’allure d’un autre joueur pour se fondre dans la masse et poignarder l’humain dans le dos… Bref, on batifole dans le sang en riant à gorge découpée. Et c’est extrêmement jouissif.

2015-02-01_00040
M’voyez ce que je veux dire en parlant de visibilité ?

Le principal souci que vous ciblerez très vite en testant Nosgoth se trouve dans la lisibilité. Notamment des teamfights, qui deviennent très brouillons, et n’ayant pas peur des mots, bordéliques. Une fois dans le tas, les vampires tapent sur tout ce qui bouge dans des nuages de poussière, dans des auras de sort, des murs de flammes… bref au petit bonheur la chance. Les humains eux, sont vite submergés de toute part par la vitesse des vampires, ne leur laissant pas le temps de dire « Maisqu’estcequec’estquecebordel? ». Ce petit problème rendant souvent les combats illisibles… Quand les teamfights tournent à la mêlée, ils ressemblent à des combats de chiffonniers où les humains, s’ils sont un peu pris au dépourvus, se font franchement atomiser. Mais c’est aussi là, à mon sens, un effet voulu qui rajoute un côté « panique », très amusant quand on joue avec la verticalité et la rapidité des vampires qui en tireront un avantage certain.

D’autant qu’il est vrai qu’en empilant les parties, on commence à s’y faire, et même à s’y retrouver.

2015-02-01_00048
I belieeeeve I can flyyyy !

Un autre problème remarquable : certains crient au scandale devant « l’équilibrage pété » entre humains et vampires… mais je crois foncièrement que c’est un parti pris assumé qui veut que de toute façon, les vampires sont des créatures démoniaques franchement plus balaises que les vulgaires humains qui subissent leurs assauts. D’autant plus, d’une manche à l’autre on se voit incarner les deux factions dans une logique d’attaque défense assez officieusement assumée. En ce sens je trouve le gameplay bien plus savoureux et bien mieux pensé que certains free to play récents.

 

La logique du free to play, ou « je vais pas me saigner pour gagner ! »

2015-02-01_00001
Un modèle économique qui agace.

Alors voilà. Nosgoth est un free to play. Mais il y a quelque chose que je trouve assez dérangeant dans cette logique économique : le pay to win.
En effet, si on y met l’argent, on débloque toutes les classes… on débloque les meilleurs armes, les meilleures capacités (que d’autres acquièrent à force de parties acharnées) et donc l’équilibrage s’en trouve grandement impacté. Effectivement j’en prends l’exemple de notre première partie : nous débutions, et nous sommes tombés sur des mecs qui avaient très certainement payé pour des skins et des capacités de fou. Et donc, sans surprise, nous nous sommes fait rouler dessus. Et c’est ici un problème assez récurrent et pénible des Free to play d’aujourd’hui : il y a une réelle division entre ceux qui achètent le jeu (littéralement parlant) et ceux qui optent pour le principe gratuit qui se font donc stigmatiser et qui ont moins de chance que ceux qui déboursent…
Et c’est assez dommage.
Sur ce coup là Nosgoth pêche… Mais il est vrai qu’à force de parties, on s’améliore, on devient plus fort, avec de meilleurs réflexes, on dompte le jeu. Et donc, peu importe l’équipement de votre adversaire, il devient la proie.

Verdict

2015-02-01_00024
Toujours plus haut mon pote !

Après avoir fait pas mal de parties sur cette bêta je trouve que Nosgoth a un énorme potentiel. Malgré les problèmes rencontrés et cette logique économique discutable, Nosgoth reste pour moi une bonne surprise. Tant au niveau du gameplay que du concept addictif.
Mais un dernier bémol s’impose vis à vis d’une rejouabilité quelque peu ternie par une redondance de modes. Le match à mort par équipe, bien qu’efficace et bien foutu, reste d’un grand classicisme et Nosgoth mériterait d’avoir d’autre modes de jeux pour tenir les joueurs qui vont vite faire le tour de la question. Certes il y a aussi une « capture de points » où les humains doivent s’emparer de lieux définis sur la map… mais encore une fois, on retrouve des mécaniques assez classiques.

Bref : il est gratuit, testez le !

LazyLumps

Déjà petit, le troll Lazylumps collectionnait les cailloux. Après en avoir balancé un certain nombre dans la tronche de tout le monde, il est devenu le "Rédak' Chef" de la horde, un manitou au pouvoir tyrannique mais au charisme proche d'un mollusque. Souvent les nuits de délire on l'entend hurler "ARTICLE ! ARTICLE ! IL FAUT UN ARTICLE POUR DEMAIN".

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.