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Les Sentinelles et La ligne de front : deux belles BDs sur la Der des Ders

Sur le chemin des Dardanelles, les bulles de BD permettent surtout de parler à tous, petits et grands sans pour autant verser dans le larmoyant, l’officiel, ou le trop solennel tout en montrant visuellement la Guerre. Voilà pourquoi avec Nemarth, nous avons opté pour présenter deux BDs qui nous ont marqués (autres que l’immense travail de Tardi, ultra connu de tous), pour vous donner une idée du potentiel et de la puissance de ce média culturel à mon sens encore trop peu estimé par ses pairs.

 

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Sentinelles

coup de cœur de Lazylumps

Un espoir dans la triste guerre

Les Sentinelles sont nées un peu au hasard. Imaginées par Xavier Dorison qui avait été mandaté pour faire un scénario pour… les Avengers, et oui, ça ne s’invente pas. Malheureusement, les Amerlocs ont peu gouté à l’histoire franco française et ont donc décliné. Le scénar n’en est pas pour autant tombé aux oubliettes, et voila le début d’une belle saga et d’une BD assez incroyable.

Au Maroc, en 1911,un soldat français s’avance au milieu des monceaux de cadavres. Les balles ricochent sur lui, ou alors se fichent dans sa chair insensible. Il avance, et avance encore indestructible. Et puis… Il s’arrête net, il tombe. Sa batterie est à plat. Cet homme c’est une Sentinelle, un super-soldat modifié, mécanisé, envoyé en première ligne pour écraser l’ennemi. Et derrière cet homme, un gouvernement qui exploite les technologie pour mettre fin aux conflits armés le plus vite possible. Malheureusement,  le projet de la division Sentinelles s’arrête avec la mort de son dernier soldat… Mais quand Gabriel Féraud -un jeune scientifique français cocorico !- invente la pile à radium, tous les voyants sont à nouveau au vert pour ce projet secret… Surtout qu’une guerre totale toque aux portes du XXème siècle.

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Nous allons donc suivre Taillefer et ses différents compères « modifiés » lors de quatre tomes qui les entraîneront sur les différents théâtres de cette guerre. 

En bref des héros ordinaires dans leur condition d’homme mais extraordinaires par leurs exploits. Ils sont ceux que l’on aime aimer, dévoués, mais désabusés, rompus par la guerre et ses atrocités et pourtant bien obligés d’y prendre part pour, enfin, la terminer.

Les Sentinelles est une BD franco française qui mêle avec justesse et talent les tenants et aboutissants de cette guerre d’hommes, qui vit des millions de pères et de fils mourir pour des puissants et des idéaux que seuls eux croyaient porter. Le dessin très particulier d’Enrique Breccia, le scénario entre SF steampunk et réalisme de la Grande Guerre nous plongent en enfer aux côtés de ces soldats qui se battent pour la paix.
Bref, une grande BD.

À noter : une adaptation française (encore, cocorico) serait prévue au cinéma ! Ce qui, de mon point de vue, serait une des plus belles idées pour réveiller ce cinéma français ! Affaire à suivre !

 

La ligne de front

coup de cœur de Nemarth

Une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh

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Lire du Manu Larcenet c’est très très souvent hilarant, mais il lui arrive parfois d’aborder des thèmes graves et ce toujours d’une manière très intime, qui va droit au cœur. Dans sa série des Aventures Rocambolesques il joue sur les deux tableaux, à la fois mélancolique et drôle en déplaçant un personnage historique dans un contexte complètement différent créant ainsi un décalage lui permettant avec aisance de faire passer le message qu’il veut.

7+Larcenet,+LLDF+p10

La ligne de front ou Une aventure rocambolesque de Vincent Van Gogh s’interroge sur l’utilité de l’art et en même temps sur l’utilité de la guerre, rien que ça. La BD nous explique que le gouvernement se questionne sur la motivation des soldats en pleine Première guerre mondiale. Pourquoi les hommes ne sont-ils plus enthousiasmés à l’idée d’aller défendre la patrie puisque de toute évidence avec toutes les guerres qu’on a fait sans que personne ne se plaigne ce n’est pas la peur de mourir qui empêche les hommes d’aller au casse-pipe ?

doc-304Il en revient donc au Caporal Van Gogh, agent des forces artistiques spéciales dont on a déguisé la mort, d’aller représenter par ses toiles l’esprit de la guerre. Il est accompagné du Général Morancet qui, en bon général de la Grande Guerre, n’a jamais vu un champ de bataille. Ce duo improbable permettant la dynamique vétéran-bleu sera notre fil conducteur dans un monde où règne le chaos, la peur et la folie.

Je sais que vous dire maintenant que le ton de la BD est plutôt léger paraît assez inconcevable cependant il faut me croire sur parole la plupart des dialogues sont vraiment très très drôles et bien que le sujet soit atroce, Larcenet l’aborde sous un angle très poétique. Malgré ça il est également vrai que ce décalage fait tout le génie de l’œuvre, vous serez, à la fin de cette courte BD (une cinquantaine de page), réellement bouleversé. Attention je ne le dis pas dans un sens Télérama, vous serez littéralement bouleversé : Vous rirez sur des choses terribles, vous serez effrayés par des choses mignonnes et poser le livre après l’avoir terminé vous demandera un effort. La lecture de cette bande dessiné m’a transporté et m’a touché comme rarement une œuvre l’a fait aussi je vous la conseille très fortement.

 

Nemarth

Cet individu est un gobelin fait homme. Hautement imprévisible, il représente un danger pour la Société. A éliminer à vue.

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