Slaves, le retour du punk britannique

Il y a longtemps que je ne vous ai pas parlé de petites pépites musicales comme j’aime à le faire sur le Cri du Troll. Après le grunge, et les duos de jeunots, je reviens ici sur un autre duo (décidément les duos ont la cote) de britanniques qui vont dynamiter la scène indé/punk/grunge  anglo saxonne dans peu de temps. J’annonce donc les Slaves, et leur tout premier album Are you satisfied ? sorti au début du mois de juin.

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Un mélange entre Orange mécanique et des cockneys de la banlieue. Génial et d’une puissance colérique qui fait du bien parmi la soupe indé que l’on nous fourgue.

Car en plus de souffler un nouveau vent révolté sur une Grande Bretagne amorphe, les Slaves sont de bons musicos débarqués du Kent. Alors ok, la partie batterie est basique, mais on ne va pas leur demander de faire un roulement de jazz quand on attend un bon gros poum tchak poum tchak des familles pour faire secouer le public. La particularité des Slaves c’est ce batteur chanteur (Issac Holman), debout, survolté et génial et le gratteux tatoué et animal (Laurie Vincent) qui joue avec un son saturé typique du punk des Pistols mais à une différence près, lui est bon musicien.

Are you Satisfied ?

11081485_747172405400225_5063370473091881162_nUne pochette à la Didier Super, et ça les fait marrer

Treize titres, treize titres énergiques et complets qui ravivent les fureurs punks des meilleurs temps.  Are you satisfied ? est vraiment mon coup de cœur de l’année 2015. Déjà présent sur leur premier LP, The Hunter ouvre le bal, c’est clair net et précis : les Slaves envoient la purée dès le début. Petit brûlot marginal, The Hunter nous plonge dans un délire proche du bad hallucinatoire (à l’image de leur clip). Le son lourd de la guitare porte la verve d’Issac Holman qui débite ses paroles pleines de mépris. Jouissif et entêtant. S’en suit Cheer up London.

 

« Fais la fête Londres, c’est pas si mal ! Vu que tu es déjà morte », au moins la maxime a le mérite d’être clair. La guitare malade et le refrain survolté, Cheer up london est une nouvelle ode à la société anglaise qui se casse la gueule ! On retrouve dans cet album une logique imparable. C’est punk et nasillard, grésillant et saturé. Punk. Voilà le mot. Tempo et riff ravageur. On est là face à des morceaux qui n’ont pas peur d’être redondants à l’image de Sockets ou de Wow !!! 7am qui est très certainement la chanson la plus puissante de l’album avec Hey.

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Les deux lurons s’amusent même à faire un simili morceau de folk avec Are you satisfied? qui se fout très clairement de votre gueule !

Et puis il y a donc Hey.

 

Second morceau que je connaisse qui utilise cette onomatopée à bon escient (le premier n’a pas de comparaison possible). Parce que Hey ! t’interpelle comme un mec vénère dans la rue, elle en devient jouissive. On comprend clairement que le duo veut vraiment te mettre en garde de tes conneries. Classique, mais bougrement bon.

Le reste de l’album est émaillé de bonnes chansons (Live like a animal, Sugar Coated Bitter Truth), d’autres plus faciles (She wants me now) et d’ovnis géniaux comme Feed the Mantaray.

 « A really really idiotic song, but we love it », car effectivement, chanter sur les raie mantas peut paraître très con, mais ils le revendiquent.  Et c’est pour ça que personnellement, ils me plaisent beaucoup !bandeau17

Au final on peut dire que ce premier album sorti des entrailles, des tripes de ces deux gars est une bonne secousse musicale et ravira ceux qui cherchent un son punk rock à l’ancienne mais sans ce côté foutraque et dégueu. En gardant l’esthétique skin et en modernisant ce punk des 70’s, les Slaves frappent fort. Je ne leur donne pas un an pour les retrouver dans tous les festoches.

NB : Le temps que j’écrive cet article le duo a multiplié les vues sur youtube et l’album est sold out en Grande-Bretagne… Je vais songer à quitter le Cri du Troll et bosser dans une boîte de prod.

LazyLumps

Déjà petit, le troll Lazylumps collectionnait les cailloux. Après en avoir balancé un certain nombre dans la tronche de tout le monde, il est devenu le "Rédak' Chef" de la horde, un manitou au pouvoir tyrannique mais au charisme proche d'un mollusque. Souvent les nuits de délire on l'entend hurler "ARTICLE ! ARTICLE ! IL FAUT UN ARTICLE POUR DEMAIN".

Lâche ton cri

  • 5 février 2017 at 3 h 12 min
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    Ah bah oui ! C’est rageur et musclé ! Mais plus proche, selon moi, d’un Elvis sous cocaïne que de Slaves. Ça sonne à fond ricain, quand Slaves évolue résolument dans un son english, entre les Pistols et The Kills… Enfin, ça n’est que mon avis… En tout cas, merci pour le partage !
    Salutations d’un troll des plaines aux trolls des montagnes !

  • 2 février 2017 at 1 h 48 min
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    Salut à toi Bob !

    « The hunter » est excellente, et le clip est dangereusement barjot !
    Tiens, j’en profite pour te partager ma dernière découverte dans le même ton que les Slaves, autant rageur !
    Les voilou : The Yawpers.
    En gros, c’est Pablo Escobar et ses copains qui foutent le bordel avec des grattes sèches sous emprises ! Tu me diras ce que t’en penses !
    C’est ici : https://www.youtube.com/watch?v=ZLOda3aCqzE

  • 1 février 2017 at 23 h 41 min
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    Salut LazyLumps ! C’est vrai que cet album a été une vraie bonne découverte, une bouffée d’oxygène acide. Et y a pas, tu as bien mis en mots les sentiments rageurs, rigolards et cyniques qu’on ressent à son écoute. Oui, le gratteux sait jouer, et le chanteur cracher son venin ! Juste pour compléter, j’incite les lecteurs à écouter l’hypnotique « The Hunter », au rythme perché et vindicatif qui m’a secoué la peau des boyaux et décapé les synapses…
    bob-le-troll

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