BoJack Horseman S4 : un cheval déterminé

Si vous êtes un habitué du troll, vous connaissez mon amour pour BoJack Horseman depuis quelques temps. Voilà que la saison 4 est arrivée, alors même que la troisième nous laissait sur un cliffhanger fou. Bien entendu, énorme SPOILER ALERT sur cet article, concernant les trois premières saisons de la série.

L’histoire reprend quelques mois après la disparition de BoJack. Alors que ce dernier est on ne sait où, nos autres personnages continuent de vivre leur vie, et ce qu’elle leur réserve de surprises. Diane écrit toujours pour un blog tandis que son mari Mr. Peanutbutter tente de devenir le nouveau gouverneur de Californie. De son côté, Princess Carolyn vit paisiblement en couple avec Ralph la Souris. Todd, quant à lui, reste inexorablement Todd, même si la rencontre avec une jeune fille ressemblant étrangement à un vieil ami le surprend lourdement…
L’absence de BoJack semble seulement perturber Diane, tous les autres amis du canasson semblant vivre une vie bien plus agréable depuis que le cheval n’en fait plus partie. Reste que les aventures de nos personnages secondaires permettent d’aborder avec pertinence : le populisme, la vie de couple, ou encore la nécessité pour les clowns de faire des études d’odontologie.

Mais au final, où se trouve notre fichu bourrin ?
Reparti sur les traces de son passé dans la maison de vacances de sa famille, aujourd’hui en ruines, BoJack erre au milieu des souvenirs douloureux de ses ancêtres. La saison nous donne alors toutes les clés en main pour comprendre ce qu’elle va aborder, au travers d’un épisode où BoJack décide de retaper entièrement le chalet avec l’aide d’un voisin. Déclic volontaire ou non de sa part, sa décision de retourner à Los Angeles une fois les réparations finies, montre que notre héros a changé et a appris de ses erreurs. Enfin, il avance sans se retourner.
Plus important encore, à travers cet épisode, c’est le paradigme même de la série qui est violemment retourné.

BoJack Horseman a toujours été une série qui mettait nos personnages, particulièrement BoJack, face à leurs responsabilités. Elle plaçait le libre arbitre au centre de son propos depuis le début, montrant bien que si les gens sont des connards, c’est avant tout par choix. Comme le disait Todd en fin de saison 3 avec beaucoup de sagesse : « You are all the things that are wrong with you ! It’s not the alcohol, or the drugs, or any of the shitty things that happened to you in your career, or when you were a kid. It’s you.« 

La quatrième saison arrive avec beaucoup de doigté et d’intelligence, à montrer un autre point de vue : nous somme le produit de nos expériences. Cette conception déterministe du monde à laquelle la série nous a peu habitués, se développe principalement à travers le personnage de Beatrice, dont le passé tragique illustre avec maestria le propos.
Pour la première fois, la série excuse le comportement des personnages par leur vécu. Ce qui pourrait passer comme un moyen de tricher après autant d’insistance sur la responsabilité individuelle, est fait avec tellement d’intelligence, tellement d’humanité, que la série n’en ressort que meilleure.

Au fait, c’est toujours très drôle.
Je vous ai dit que c’était toujours drôle ?
Ça l’est.
Foncez voir cette saison 4.

Narfi

Narfi a été accueilli au sein du Cri malgré sa nature de troll des forêts du Périgord, une sous espèce cohabitant rarement avec ses cousins des plaines Limougeaudes (Petrocore constituant la seule exception connue des Trollologues) Crasseux et vulgaire, poète dans l'âme, il aime à rester au fond de la tanière pour lire des bédés et jouer sur son PC, insultant de sa bouche pleine de poulet frit tous ceux croisant son chemin dans les dédales des internets.

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