Sur les écrans

Films Marvel #6 : Les Marvel One-Shot

PETITES BLINDES:

Les Marvel One-Shot

 

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 Dans les précédents articles, nous avons fait le tour des productions Marvel Films sorties à l’heure où j’écris ces lignes. L’article suivant sera consacré à Guardians of the Galaxy, dont je vous donnerais mon analyse à chaud (et donc d’une mauvaise foi toute exaltée sans recul aucun).

Alors aujourd’hui, j’aborde un aspect un peu à part et pas toujours très connu des films Marvel. A peu près tout le monde a bien compris le coup des séquences post-génériques (censées annoncer en une mini-scène les prochains films et créer des ponts entre eux), au point que d’autres franchises s’y sont mises (par exemple les X-Men ou les Amazing Spiderman, jouant un peu malhonnêtement sur le fait qu’ils sont associés à l’univers Marvel sans pour autant en faire partie au cinoche).

 

… des courts-métrages Marvel ?

 

Débutés en septembre 2011 avec The Consultant, les « one-shot » (curieusement intitulés « Éditions Uniques » dans la langue de Pépé le Putois) sont des courts-métrages situés dans le Marvel Cinematic Universe et prévus pour être diffusés en direct-to-video sur les DVD/BR des films.

Ils constituent une sorte d’extension à la logique des post-génériques. Ils permettent, aux dires des producteurs, de développer certains aspects de l’univers – notamment à une échelle plus intimiste – et de tester des concepts auprès du public. Ce dernier aspect est traditionnel dans le comic, où l’on introduit depuis longtemps de nouveaux personnages ou idées en « bonus » de séries populaires ou carrément en leur sein (par exemple en associant le temps d’une aventure un héros connu avec un petit nouveau, histoire de voir si les lecteurs accrochent). Cependant, on se rend bien compte que cette bonne idée n’est pas encore franchement appliquée, ni même applicable, au cinéma.

Marvel Films, bien que dépossédées de certaines licences phares comme ses mutants, son homme araignée ou sa famille fantastique, dispose d’un catalogue de personnages absolument colossal qu’ils sont libres de porter à l’écran. Mais force est de constater que tourner un chtit segment de rien du tout pour présenter un potentiel futur super-slip n’est pas comme le faire dessiner en pages supplémentaires d’un magazine.

On sait qu’ainsi il fut envisager une one-shot sur Nick Fury jeune (le personnage de Samuel L. Jackson) ou sur Black Panther (un super-héros africain de leur écurie et premier noir à prétendre aux collants lycra). Malheureusement, comme l’explique Louis D’Esposito, co-président de Marvel Studio, cela n’est pas réaliste en terme de coûts (les super-pouvoirs et les univers imaginaires, ça coûte des brouzoufs à coller sur pellicule) à part si l’on veut faire un court sur Loki qui se résume à un plan de trente secondes à Asgard (je paraphrase le bonhomme). C’est ainsi qu’ont été écrits mais jamais réalisés des one-shot sur Sin (fille de Crâne Rouge, le méchant de Cap), Crossbone (autre bad guy du même clan, introduit sous forme de clin d’œil dans Winter Soldier via le personnage joué par Frank Grillo) ou Damage Control (une entreprise chargée de réparer les dégâts quelque peu importants consécutifs aux bastons entre gentils et méchants à superpouvoirs). D’ailleurs, Captain America : Winter Soldier n’a pas droit à un one-shot sur sa galette et on peut imaginer que c’est à cause de l’abandon de ces petits projets qui lui étaient légitimement liés.

 

 

one shot the consultant

 

Le principe des one-shot totalement passé à la trappe suite à ces tâtonnements ? Ce n’est pas vraiment envisagé et les cinq déjà sortis montrent qu’ils peuvent être utiles et que Marvel cherche à les rendre un peu plus ambitieux.

 

The Consultant et A Funny Thing : on fait mumuse

 

Ces deux coups d’essai ont été confiés à une boîte de pub et écrits par un petit gars discret nommé Eric Pearson. Clairement conçus comme des petites chocolats à servir avec le café en fin de gros blockbuster bien gras, ils servent surtout à mettre en scène le SHIELD comme organisation X-filo-meninblackienne qui sert de ciment à l’univers en contrôlant à peu près tout depuis l’ombre. Cet aspect est depuis très largement présent dans les films ou la série éponyme. Ils mettent en scène le désormais fameux Agent Coulson et le moins connu (alors que récurrent et pas inconnu des gens ayant vu Winter Soldier) Agent Sitwell. L’usage de ces personnages pallie à un soucis de l’univers partagé : pour fonctionner, il a besoin de points que l’on retrouve dans les différentes productions, mais il est difficile en terme financier et de planning de caler des interventions d’un Downey Junior qui coûte cher de la minute dans tous les films. Certes quelques caméos ont été orchestrés (comme à la fin de Hulk ou la blagounette que je ne grillerais pas dans Thor 2) mais il est très pratique d’avoir des acteurs reconnaissables, aux personnages plus discrets et mineurs qui pourront pointer le bout de leur nez sans gêner la narration comme le ferait un gros Thor qui tâche.

Les apparitions de Nick Fury (le Samuel étant essentiellement là pour faire le perso secondaire omniprésent), de Coulson ou même de Sitwell, remplissent cet objectif autant dans les films, les séquences post-génériques, les séries ou les one-shot.

 

one shot funny thing

 

The Consultant, présent sur le DVD de Thor, est pratiquement une version longue de la séquence cachée à la fin de Incredible Hulk, où Tony Stark vient parler au Général Ross. Le court, en plus de ce passage, montre un dialogue entre Coulson et Sitwell à ce sujet (et change par la même occasion le sens et l’issue qu’on pouvait en imaginer). Assez drôle mais parfaitement dispensable, il annonce l’esprit whedonien à venir, pose le rôle du SHIELD et confirme la possibilité d’Avengers.

A Funny Thing Happened on the Way to Thor’s Hammer (« Un truc marrant s’est passé sur le chemin du marteau de Thor »), diffusé sur le DVD de Captain America, est un court-métrage très « comédie d’action » aussi rigolo qu’inutile qui démontre les compétences de Coulson. Là encore, il ne fait que rallonger la séquence post-générique d’Iron Man 2 (où Coulson se rend sur les lieux du crash de Mjomjo).

 

Et mais en fait c’est une bonne idée ce truc

 

Suite à cette petite expérience, c’est Louis D’Esposito lui-même (voir plus haut) qui décide de prendre les rennes de ces petites friandises en leur donnant un peu plus d’envergure. Il conserve Eric Pearson au scénario mais réalise des one-shot plus longs et plus inspirés.

 

 

one shot item 47

 

 

Item 47, sur le DVD d’Avengers, se situe après la bataille de New York. Il propose de suivre un couple en galère qui a mis la main sur une arme Chitauri (les envahisseurs du film) qui a échappé au SHIELD lors du nettoyage. Ils s’en servent alors pour braquer des banques, s’attirant ainsi les foudres de l’organisation super-secrète-de-la-NSA-de-la-Défense-du-monde-libre-en-costard-noir. Très mignon, amusant et bien mieux réalisé que ses prédécesseurs, il se pose vraiment comme un court-métrage avec son propre intérêt. Il sert de base à l’esprit de la série Agents of SHIELD.

On retrouve certes les Agents Sitwell et Blake (qui y apparaîtront) mais surtout, on peut penser que le couple d’anti-héros auraient dû être des personnages centraux de cette dernière. Ils rappellent en effet le duo Fitz-Simmons qui aurait été modifiés (et donc les acteurs changés) par la suite pour devenir ce qu’ils sont dans la série. C’est évidemment une hypothèse et un regret de ma part, tant je trouve le couple du court-métrage plus attachant que les deux scientifiques (bien qu’ils me soient tout à fait sympathiques hein, calmez-vous).

 

one shot agent carter

 

 

Agent Carter c’est…. alors là… comment dire… bon. Agent Carter.

Je dois avouer que je ne suis pas très objectif dans la mesure où je trouve ce personnage de Captain America la meilleure héroïne Marvel au cinoche (Peggy > Black Widow) et que le charme d’Hayley Atwell rivalise avec celui de Jennifer Connelly elle-même. Mais il faut admettre qu’avec ce court, on est très au-dessus des ambitions des précédents.

Reprenant le ton retro du film Captain America, ce court diffusé avec Iron Man 3 montre la mise au placard de l’Agent Peggy Carter après la disparition de Steve Rogers. Campée dans un bureau militaire sous les ordres d’un débile phallocrate (joué par un Bradley Withford qui a bien morflé depuis The West Wing), il développe le rôle féministe du personnage déjà bien posé auparavant. Il débouche sur une mission solo de la demoiselle de type « badass en talons » particulièrement réussie aussi bien dans sa mise en scène que dans son esthétique.

En-dehors de la revendication et de servir d’épilogue au film, ce one-shot renforce le lien entre le passé et le présent du monde Marvel, via les prémisses du SHIELD, la présence des personnages de Howard Stark (père de Tony) et Dum-Dum Dugan des Howling Commandos. Un lien traité très sérieusement par la boîte si l’on en croit Winter Soldier, la série SHIELD et surtout la mini-série à venir Agent Carter, issue du succès d’estime de ce one-shot. Pour le coup, nous nous retrouvons enfin face à une expérimentation de concept par Marvel qui débouche sur quelque chose, d’autant qu’ils avouent chercher à développer plus de personnages féminins forts.

 

one shot all hail

 

Et pour finir, il y a All Hail the King, diffusé avec Thor : The Dark World. Cette fois entièrement confié à Drew Pearce, scénariste d’Iron Man 3, il est directement en lien avec ce dernier et montre l’arrivée en prison du personnage du Mandarin joué par Ben Kingsley. Là encore, on retrouve la volonté de réaliser, comme pour Agent Carter, un court-métrage bien fait, bien écrit et qui se suffit à lui-même.

Il s’agit là de s’amuser encore un coup avec ce personnage mais aussi de remettre en question la petite hérésie qu’il a subi dans le film. Même si ce rétropédalage avec préméditation me paraît un peu lâche de la part de Marvel, je dois avouer que le one-shot est extrêmement agréable à regarder.

 

 

peggy carter bad assDans le doute, je vous mets un gif de l’Agent Carter

(c’est énervant non les gifs animés dans les articles ?)

 

Au cinoche, à la télé, sur Netflix, en petits morceaux ou en gros bouts, l’aventure des comics Marvel à l’écran continue. Et elle continue aussi sur le Cri du Troll même si ce ne sera plus tous les dimanches (bin ouais, ils font pas un film par semaine, même s’ils ont l’air d’essayer très fort). Le prochain article sera consacré à Guardians of the Galaxy et je suivrais bien sûr les moindres faits et gestes de la Maison des Idées. Si vous vous étonnez que je n’ai pas encore parlé de Agents of SHIELD, sachez que ce sera chose faite pour la diffusion du premier épisode de la saison 2 à la rentrée !

 

 

Nom de Diou ! V'la ti pas que l'Bolche, il nous pond une émission maintenant ! Et qu'elle est bien par-dessus l'tout ! A vous d'allez zy voir

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SCÈNE POST- GÉNÉRIQUE

 

EXTÉRIEUR NUIT

 

Écouteurs vissés dans les oreilles, Bolchegeek avance en bravant les éléments vers le cinéma le plus proche.

Sur son lecteur mp3, une musique tourne en boucle.

 

 

LA SUITE PAR ICI, AVEC LES GARDIENS DE LA GALAXIE  >>>

 

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