La Rédak’ propose : ces musiques qui lui retournent l’estomac !

De tous temps, la musique a troublé les hommes. Et c’est sur une tautologie complètement pétée que je voulais entamer notre sujet du mois : les musiques qui nous font un drôle d’effet, en bien ou en mal. A la rédak’, le trio de veaux que sont Fly, Narfi et Lazylumps se sont entendus pour vous parler de ces morceaux qui leur font un effet bœuf.
Alors montez le volume : entre les musiques qui font faire des séries de tous petits pets et celles qui font papillonner les entrailles de plaisir, nous sommes partis à l’exploration de quelques morceaux marquants de nos vies !
Bonne écoute !

Les musiques des films de Kubrick, Redrum Rekcufrehtom !

Par Narfi

Quand j’étais encore jeune et fringant, un de mes professeurs au collège que je détestais au plus haut point, en arriva un jour en plein milieu du cours d’Espagnol à aborder le fait que, dans un film d’horreur, le plus important, c’est la musique et les sons. Et bien sachez que je ne lui donne pas tort, vu que ce qui me donne des sueurs froides et le sheitanat, c’est les musiques utilisées par Kubrick dans certains passages de ses films. 

L’introduction de Shining, est encore aujourd’hui capable de me faire me retourner, voir si la présence que je sens souffler dans ma nuque n’est bien que le fruit de mon imagination. Ces espèce de plaintes métalliques sorties tout droit de l’Enfer de Dante, ces lamentations aux sonorités inhumaines, cette espèce d’orgue-synthé mortuaire…
Mais c’est même pas l’pire !

Parce qu’il y a CETTE musique. Et CETTE musique m’a donné mon premier aperçu de ce qu’est la véritable horreur.
Ces voix montantes comme un essaim d’âmes en peine, tressaillant et dévorant l’arrière de votre crâne, remontant des enfers pour vous hanter jusqu’à la fin de vos jours, tandis que les cordes surgissent pour vous poignarder les reins et vous taillader le dos, notes glacées provoquant sueurs froides et claquements de dents…
Rajoutez par dessus les images de la découverte du monolithe par des astronautes, monolithe qui indique clairement que l’Homme n’est pas seul dans l’univers et qu’il n’est rien…

Le choc.
Indescriptible.
La peur primaire, celle que maîtrise si bien Lovecraft et qu’il a quasiment brevetée, cette fameuse terreur cosmique, je l’ai connue la première fois que j’ai vu 2001 et que j’ai entendu ces voix d’outre-tombe s’élever dans le vide spatial. Et rien que de réécouter cette musique réussit à me convaincre que l’Enfer existe. Nom de Dieu.
A noter, l’inspiration directe de ces choix de musique dans le Premier Contact de Denis Villeneuve, où les rencontres avec les aliens foutent une angoisse monstre par une ambiance musicale lourde rappelant fortement celle de 2001.

Retour de flemme et mots qui manquent

Par Fly

Qu’est-ce qui  malmène un estomac mélomane ? Qui fout la gerbe à Euterpe ? Vaste, complexe et ô combien subjective question. Voyons voir ce qu’il en est, déjà, à mon humble niveau, puisque c’est (malheureusement pour vous) bien de cela qu’il s’agit ici. Hm, pas un morceau en particulier. Pas un style musical à proprement parler non plus. Mais une musique précise, oui.  Un motif récurrent, une ambiance convenue, un gimmick pantouflard et immuable… Un cliché, en somme. Allons-y voir de plus près.

Trois accords. Trois affreux maudits accords, trois foutus intervalles resservis à toutes les sauces depuis les années 50. Pas à vomir dans l’absolu, plutôt efficaces, même, à l’origine…
Mais, justement, répétés ad nauseam dans TOUS les répertoires blues-rock contemporains, par des centaines d’artistes, des amateurs ratés aux plus talentueux. Alors oui, on en voit venir de loin avec leur argument historien : « les plus grands ont joué ces accords » ; « c’est la base fondamentale du blues et du rock, ignare ! »… Soit. Et après ? Est-ce si révérencieux que ça, de réduire un style que l’on prétend défendre à un motif aussi caricatural ? Non, c’est même pesant et simpliste. Lâchons la bride : c’est juste facile, paresseux, chiant, ringard. Toujours la même émotion fournie, les mêmes idées véhiculées par les paroles, pratiquement la même orchestration et le même tempo. Ça n’est même pas une question d’inventivité ou de prise de risque ; juste de créativité. Peut-être ne suis-je qu’un gros connard prétentieux, mais ceci, qu’on nous vend comme la base des musiques contemporaines, un peu rebelles et dans le vent, relève pourtant d’un conservatisme assez obtus… Quel musicien ne s’est jamais entendu dire, lors d’une répète désœuvrée de groupe de garage adolescent : « Les mecs, on part sur un blues ? » Je vomis ! Tout ! Passons.

Mais ne nous y trompons pas. Indéniablement le simple, le minimaliste, a du bon. Si l’exemple précédent constitue la seule musique qui m’insupporte vraiment, ce morceau, composé par Thomas Newman et tiré de la bande originale d’American Beauty (1999) est loin d’être le seul à me faire vibrer, inversement. Il le fait pourtant d’une façon bien étrange. Rare musique extra-diégètique du film, il fonctionne, chez moi, très bien sans lui. Il me procure pourtant les mêmes émotions, sans éléments narratifs, sans discours. Ces quelques notes timidement esquissées sur un piano discret, cette mélodie caressante et insaisissable, me plongent dans un état de trouble profond. Pas de simple contemplation, pas uniquement. Cette musique me paralyse, à raison qu’elle déclenche en moi tout un spectre d’émotions contradictoires. Joie, mélancolie, angoisse, apaisement. Voilà une virtuosité vraie, une œuvre qui bouleverse sereinement. Tant la place que les mots me manquent pour rendre justice à cette beauté plus qu’américaine ; universelle.

La musique du Diable

Par Lazylumps

« Poum-Chack Poum-Chack » fait le batteur sous Marie Jeanne, Tchik Tchik Tchik fait le « guitariste » dans les sphères, « Babylone Babylone Legalizzzzze it » minaude en geignant le chanteur brumeux. Oui, je vais vous parler de cette musique que l’on ne doit pas invoquer en ma présence sous peine de me voir fuir en hurlant à tue-tête… Cette musique là, qui ronge mes nerfs quand un connard de hipster hippie bobo la lance en soirée en mode « OLOL DES QU IL DIT JAMMIN ON DOIT boire/fumer/se rouler une galoche/insérer une action débile« . Cette musique de l’angoisse qui vous fait fondre les neurones… Oui… Le Reggae.

Ça vous donne pas envie de tuer des gens vous ? Ou de foutre le feu au monde ?

Pire qu’un tic tac obsédant, le rythme de cette musique diabolique agit sur moi comme un répulsif. Je me sens moustique pris au piège de l’aérosol, cancrelat laminé par l’insecticide, que dis-je ? Parasite cloué au Round Up ! Tel un Monsanto musical, le Reggae provoque en moi nausée, vomissement, folie et attaque cérébrale. Et puis cette image de coolitude incarnée me fait vriller. Voilà. La légende raconte même que le reggae aurait été expérimenté sur les prisonniers politiques a Guantánamo par un certain docteur Siegfried Von Marley, dit « le boucher des Roots ». De toute façon, je ne vois pas d’autres utilité à cette musique, à part la torture.

Narfi

Narfi a été accueilli au sein du Cri malgré sa nature de troll des forêts du Périgord, une sous espèce cohabitant rarement avec ses cousins des plaines Limougeaudes (Petrocore constituant la seule exception connue des Trollologues) Crasseux et vulgaire, poète dans l'âme, il aime à rester au fond de la tanière pour lire des bédés et jouer sur son PC, insultant de sa bouche pleine de poulet frit tous ceux croisant son chemin dans les dédales des internets.

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