L’Échelle de Jacob : descente aux enfers

Je sais, mon titre fait très bateau comme ça. Mais c’est juste que le titre alternatif du film est Dante’s Inferno donc voilà.

AVERTISSEMENT : L’Échelle de Jacob est un film d’horreur psychologique extrêmement étrange. Pour une expérience de visionnage maximale, il peut être préférable pour certaines personnes de se jeter dans l’inconnu, vierge de tout élément que je pourrais leur livrer dans cet article. Une petite bande-annonce, tout au plus ?

Et l’affiche du film, allez, c’est la fête !

C’était pas ma guerre !

Alors l’Échelle de Jacob, c’est quoi ? Un film d’abord, et réalisé par Adrian Lyne. Cet homme, qui n’hésite pas à passer de Flashdance à 9 semaines 1/2, décide avec ce métrage d’entrer dans le domaine bigarré et chatoyant de l’horreur psychologique. Il choisit pour incarner le premier rôle Tim Robbins, grand acteur dont la carrière commence alors à doucement se construire.

Le pitch est assez simple : alors qu’il était soldat au Vietnam (ENCORE !) le héros Jacob se prépare à combattre, car on a annoncé à sa division une bataille imminente. Les coups de feu commencent à retentir, et il remarque que certains de ses frères d’arme sont pris de violentes crises de convulsions ou partent dans de terribles délires. Sentant que tout cela tourne au vinaigre, c’est pas rien de le dire, il fuit et se fait poignarder dans le dos. On le retrouve quelques années plus tard, menant une vie plutôt morose. Mais des visions de plus en plus glauques vont venir le torturer…

Partant du point de départ à peine acculé d’une guerre du Vietnam mal digérée, L’Échelle de Jacob va vite partir dans des directions qu’on ne soupçonne pas. Il y a bien les inévitables stress post-traumatiques qui pointent le bout de leur nez, mais ce n’est que le cadet des soucis de notre pauvre Jacob. Ces personnages au visage flou et tremblant l’inquiètent beaucoup plus.

… Dafuk ?

Rhabille Jacob

Ce n’est pas pour rien que L’Echelle de Jacob est cité comme principale source d’inspiration de la saga Silent Hill. Le héros ne cesse de marcher tel un funambule sur le fil de sa raison, essayant de toujours garder l’équilibre dans sa tête alors que les évènements macabres s’enchainent. L’enquête qu’il mène quant aux origines de ces visions, déjà tortueuse, n’est pas aidée par les créatures monstrueuses qui surgissent de nulle part pour assaillir sa santé mentale.

De fait, Jacob comme le spectateur ne sont jamais certains de rien. Qu’est ce qui est réel ? Qu’est ce qui n’est que le produit des hallucinations du héros ? Il y a d’ailleurs de nombreuses choses que l’on n’espère être que le fruit de sa raison dérangée. Difficile de ne pas être mal à l’aise en voyant les créatures surnaturelles que nous présente Lyne, directement inspirées du body-horror. Ces choses, mi-humanoïde mi-horreurs de chair, rappellent cruellement les dégueulasseries qui peuplent la licence terrifique de Konami. Leur forme même, des corps distordus et altérés, rend ces monstres bien trop proches de nous…

Et après on s’étonne qu’il y ait des anti-vax…

La psychologie du spectateur est donc malmenée à deux degrés. Il tente d’une part de démêler la réalité des hallucinations de Jacob, prisonnier qu’il est de son point de vue. Et il doit d’autre part supporter les horreurs qui malmènent le héros, dont la fréquence d’apparition et la laideur ne font qu’aller crescendo. La fin est en cela salvatrice pour le personnage autant que pour nous même, nous apportant la satisfaction d’une explication (ou pas ?) et un repos mental bien mérité. Ouf ! Après ça, je passe sur Deadpool, ça va me détendre.

Il n’est pas étonnant que l’Échelle de Jacob, malgré son succès modeste en salle, soit régulièrement cité comme l’un des films d’horreur psychologique les plus marquants. Référence en la matière, il sait parfaitement perdre le spectateur dans la psyché du héros, tant et si bien qu’il est ardu même pour nous de réussir à dénouer la raison du délire. Cette difficulté est d’autant plus présente que les monstruosités qui viennent persécuter les personnages bénéficient d’un design particulièrement pertinent, humainement difformes et collant donc parfaitement à cette ambiance mentalement poisseuse. Bref, un titre de classique du genre bien mérité.

Petrocore

Tout comme Narfi, Petrocore est issu de la sous-espèce des Trolls du Périgord (d'où son nom). Il se nourrit de tout ce qui passe à sa portée du moment que ça a été cuit dans de la graisse d'oie, voire de canard. Parce qu'il aime le gras, Petrocore est surtout versé dans la musique métal brutale et toutes sortes de produits faisant preuve d'un bourrinisme sans failles ou d'un humour pas fin.

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