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Yakuza 0 : crime, extorsion et jeu de fléchettes

La série des Yakuza, extrêmement prolifique au Japon, n’est que relativement connue par chez nous. Ce n’est sûrement pas Yakuza 0 sur PS4, dont je vais vous parler aujourd’hui, qui va inverser la tendance, les éditeurs n’ayant pas jugé bon de le doter d’une traduction française. Dommage pour ce jeu d’action/aventure, basé sur des dialogues bien écrits et un scénario solide, et qui ne sera donc réservé qu’aux anglophones. Pour ces derniers par contre, je le dis tout de go (comme le jeu ho ho ho) vous pouvez d’ores et déjà réserver une petite place dans votre ludothèque à Yakuza 0 : c’est un incontournable. A condition d’avoir le temps.  

Kabuki chaud !

Yakuza 0 se propose de vous ramener dans la fin des années 80, l’une des périodes les plus prospères du Japon. Le jeu étant une préquelle, vous y retrouverez quelques personnages connus (si vous avez joué aux précédents épisodes) avec quelques rides en moins. Vos deux héros sont d’ailleurs des habitués : Kazuma Kiryu et Goro Majima. Je vous rassure d’emblée : quelqu’un qui entamerait la licence avec Yakuza 0 ne sera pas perdu, au pire ne saisira-t-il pas les références aux précédents épisodes.

Kazuma Kiryu, un yakuza membre du clan Tojo  se retrouve accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, ce qui va lui attirer un sacré paquet de merdes. Majima Goro, yakuza exilé par son clan, va devoir tuer quelqu’un pour réintégrer la famille, ce qui va lui attirer un immense tas d’embrouilles. Vous devrez naviguer de coups de putes en coups de poings pour savoir qui tire les ficelles du complot dont vous êtes l’élément central. Un beau programme en perspective, d’autant que le scénario vous réserve de nombreux twists de bonne facture et des moments d’émotion extraordinaires. Bref, l’histoire est de qualité et nous immerge sans aucun effort dans ce monde de gangsters japonais si caractéristique.  

Kyriu et Goro

Chaque personnage se verra dédié une zone dans laquelle il évoluera. C’est bien une sorte d’open-world qui nous est proposé mais beaucoup moins « permissif » qu’un GTA par exemple. Si l’espace que l’on vous propose est cependant beaucoup moins grand et moins « vertical » (pas d’escalade, on reste sur le bon vieux plancher des vaches), il n’est pas vide pour autant, TRÈS loin de là. Dans le quartier de Kabukicho à Tokyo pour l’un, dans la zone de Sotenbori à Osaka pour l’autre, votre aventure sera régulièrement ponctuée de bastons, de rencontres diverses et de lieux à visiter.

Thug Life

Yakuza 0 a beau avoir des éléments « aventure » et « RPG » prononcés, il comporte une grosse partie « beat’em all ». Ce qui veut dire que vous allez devoir affronter pas mal d’ennemis à la force de vos poings, que ce soit grâce au scénario ou complètement aléatoirement juste au détour d’une ruelle. Kiryu et Goro ont chacun trois styles de combat différents, ce qui vous fait en tout six manières de péter des dents qui marcheront plus ou moins bien selon les ennemis ou les situations. La baston étant votre source principale de revenus, surtout en début de jeu, mieux vaut aligner des combos impeccables et finir en beauté par un coup spécial pour faire cracher un max de thunes à vos adversaires. Vu que ce genre d’affrontements se produit assez souvent, mieux valait doter le joueur d’un système de combat costaud, mh ? Et bien c’est le cas.

Chacun des trois styles des personnages pourra être enrichi de nouveaux coups en dépensant de l’argent. Ils sont assez variés, d’abord entre eux puis entre chaque personnage, pour que les (très) nombreuses bagarres ne lassent pas (trop). Ajoutons à cet excellent gameplay la nervosité et le dynamisme des combats, du bon Sega en somme, c’est une recette qui marche. Cerise sur le gâteau : les coups spéciaux et finish moves, qui se déclenchent quand votre barre de fureur est assez haute, sont d’une violence assez phénoménale. Que vous mettiez un grand coup de pied dans un ennemi à terre, que vous coinciez une tête dans la portière d’une voiture pour la défoncer, que vous pétiez tout bonnement la nuque de quelqu’un après avoir esquivé son coup de poing ou que sais-je encore, ces mouvements spéciaux ne manqueront pas de vous procurer une joie toute sadique ou de la pitié pour vos adversaires pixelisés (selon votre profil psychologique).

Vespa no jutsu !

Karaté ou karaoké ?

Comme je l’ai dit un peu plus haut, les zones ouvertes ont beau être petites, elles sont remplies de choses à faire. L’amour des Japonais pour les mini-jeux fait que les deux quartiers vous proposeront de nombreuses manières de mettre la quête principale de coté : billard, fléchettes, baseball, bowling, karaoké, concours de disco… Les possibilités sont énormes. ATTENTION toutefois, certains mini-jeux sont plutôt coquins (genre du catch féminin en tenues sexy), on peut même tout bonnement aller regarder des vidéos érotiques où de véritables actrices en bikini prennent des poses lascives. Malaise assuré quand tu rentres là-dedans pour la première fois et que ta copine est derrière (testé et approuvé par votre serviteur).

Le bon goût, ça s’assume

Au fur et à mesure de votre progression, vos personnages se verront offrir la possibilité de devenir agent immobilier pour l’un et gérant de cabaret pour l’autre. Si le premier est plutôt sympa bien qu’un peu répétitif, le deuxième est vraiment super intéressant et m’a bouffé pas mal d’heures de jeu à lui tout seul. Dans tous les cas, cela fera l’objet d’une quête à part entière, très prenante et rajoutant une véritable seconde histoire au jeu. Et ça, c’est vraiment du beau boulot.

Mentionnons enfin la brouette de quêtes secondaires que vous trouverez au hasard dans la rue ou en fréquentant régulièrement certains établissements, ce qui vaudra à votre personnage l’amitié de son gestionnaire. Plus ou moins longues, elles vous permettrons de récupérer des objets bien utiles ou de recruter de nouveaux employés pour votre business dont je parlais un paragraphe plus haut. Et tous ces gens ne seront pas de trop pour vous aider à faire fleurir votre petite entreprise, pour au final en faire un véritable empire !

Yakuza 0 est un modèle de jeu fourni. Non seulement il bénéficie d’une histoire prenante, digne d’un film de gangster bourré de twists, de révélations et de retournements de veste, mais il a en plus le bon goût de truffer la moindre ruelle de jeux et d’intrigues secondaires en tout genre. Il y a de l’humour, de l’action, des personnages qui pètent la classe, des mini-jeux plus ou moins débiles et, je le répète mais il faut vraiment en prendre pleinement conscience, du contenu à ne plus savoir qu’en faire ! A l’heure du DLC à outrance, Yakuza 0 prend donc le contre-pied et vous offre pour quelques dizaines d’euros quantité ET qualité. Et je ne parle même pas de la fin du jeu, magistrale (d’ailleurs à l’heure où je vous parle, je me tape une mini-déprime rien qu’en pensant à tous ces personnages que je ne pourrai plus suivre). Un must-have, tout bonnement.

 

Petrocore

Tout comme Narfi, Petrocore est issu de la sous-espèce des Trolls du Périgord (d'où son nom). Il se nourrit de tout ce qui passe à sa portée du moment que ça a été cuit dans de la graisse d'oie, voire de canard. Parce qu'il aime le gras, Petrocore est surtout versé dans la musique métal brutale et toutes sortes de produits faisant preuve d'un bourrinisme sans failles ou d'un humour pas fin.

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