American Gods : Believe !

Si vous avez lu mon tout premier article écrit sur le Cri il y a bientôt plus d’un an, vous savez que je porte Neil Gaiman dans mon cœur. Cet homme est un auteur fantastique (vous l’avez ?). Alors quand j’ai appris il y a plusieurs mois de ça que son illustre bouquin American Gods allait être adapté à la télé par Bryan Fuller, showrunner de l’excellentissime série Hannibal, je n’ai pu retenir mes cris de pucelle enamourée. Et figurez-vous que ce n’était pas sans raisons.

American Gods nous conte l’histoire de Shadow Moon (Ricky Whittle), un ex-taulard sorti quelques jours en avance de prison, en raison du décès de son épouse, morte dans un accident de voiture. Hanté depuis peu par des rêves énigmatiques et par un sentiment de malaise grandissant, Shadow fait la connaissance lors du vol censé le ramener chez lui de Mr. Wednesday, sorte d’escroc grandiloquent (Ian McShane impeccable comme à son habitude). Désespéré, notre ex-taulard finit par accepter l’offre de Wednesday : travailler pour lui en tant que garde du corps 24/7, après être rentré pour enterrer sa femme.
Tandis qu’un road-trip s’engage aux côtés de Wednesday, les évènements étranges se multiplient autour de Shadow, entre échauffourée avec un Leprechaun de 2m et altercation avec un casque de réalité virtuelle. Et notre héros commence dès lors à douter de plus en plus de sa sanité et de la réalité…

Fidèle au roman sans s’y coller complètement, et ce afin de se laisser un peu de liberté, la série peut se targuer de la meilleure esthétique à la télévision avec la regrettée Hannibal et l’excellentissime Legion. C’est simple, certains plans tendent au sublime. Ici une vision du cosmos, là un rêve surréaliste où les étoiles et nébuleuses aux couleurs néons inondent la scène de leur lumière. Tout ça vient bien évidemment illustrer le fantasmagorique et l’onirisme de notre sujet : celui des dieux et des croyances.
Bon nombre des reproches que je pourrais faire à une série comme Game of Thrones tiendrait au fait qu’on ne ressent finalement que peu la magie, et que le symbolisme y est aux abonnés absents. Rien de tel ici : le sujet est un peu taré, teinté d’occulte, et la réalisation est au diapason.

Chaque épisode s’entame ainsi sur la présentation d’un dieu. Odin, Anansi ou Anubis sont déjà passés, chacun dans une scène mémorable, toutes dans un registre différent : si elle est tragi-comique chez Odin, Anansi n’hésite pas dans la sienne à prononcer un discours particulièrement virulent et très engagé vis à vis de notre monde et de ses enjeux , tandis qu’Anubis, y remplissant son office de psychopompe, s’inscrit dans un moment rempli de gravitas et de poésie.
Autre moyen pour moi de vous dire que la grande force de la série vient de ses personnages, tous atypiques et extrêmement attachants, comme le Czernobog interprété par un Peter Stormare jouissif, ou encore le Mad Sweeney d’un Pablo « Pornstache » Schreiber déchainé.

Bref vous l’aurez compris, American Gods est un show à mater, et pas que pour les nombreux boobs et autres pines en érection que vous pourrez y voir. Des personnages forts, un humour omniprésent et une esthétique travaillée seront les principales raisons de votre foi en cette série.
Alors faites le beau geste, et allez réciter une petite prière à l’autel d’une bonne série qui le mérite.

 

Narfi

Narfi a été accueilli au sein du Cri malgré sa nature de troll des forêts du Périgord, une sous espèce cohabitant rarement avec ses cousins des plaines Limougeaudes (Petrocore constituant la seule exception connue des Trollologues) Crasseux et vulgaire, poète dans l'âme, il aime à rester au fond de la tanière pour lire des bédés et jouer sur son PC, insultant de sa bouche pleine de poulet frit tous ceux croisant son chemin dans les dédales des internets.

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